La faculté de la Sorbonne vient de publier une liste non exhaustive des revues non prédatrices dans les domaines de la santé, de la biologie et de la médecine. Le but est de permettre aux médias et au grand public de s'assurer qu'une publication ne provient pas d'une revue se livrant au juteux business de la publication d'études, lourdement facturées aux auteurs, en échange de la garantie d'une « relecture par les pairs » particulièrement laxiste, voire falsifiée.
Les chercheurs, qui sont soumis à la pression du « publish or perish », sont les premières cibles pour les revues peu scrupuleuses, cette liste leur est destinée. Elle l'est aussi aux étudiants pour les mémoires et thèses et se veut utile pour la citation de références et pour la participation à l’activité éditoriale d’une revue.
Hydroxychloroquine et trottinette
Une démonstration spectaculaire du manque de scrupules et de sérieux de certaines revues avait été faite à travers un canular. Des médecins et chercheurs étaient parvenus à faire publier, dans la revue scientifique « Asian Journal of Medicine and Health » (AJMH), un article démontrant l'efficacité de l'hydroxychloroquine pour prévenir les accidents de trottinette. Cet article était signé « Didier Lembrouille » rattaché au département de « Médecine nucléaire compliante de SFR » sur l'île de Guyane et de Sylvano Trottinette du collectif « Laissons les vendeurs de trottinette prescrire ». Cet article se voulait une réponse à un autre article publié dans la même revue par le collectif « Covid 19-Laissons Les Médecins Prescrire », qui avait été brandi comme une preuve irréfutable de l'efficacité de l'association azithromycine-hydroxychloroquine dans le traitement des formes peu graves de Covid-19.
Selon le Code européen de conduite pour l'intégrité de la recherche, le fait d'établir ou de soutenir des revues qui sapent le contrôle de la qualité de la recherche constitue une faute scientifique et une pratique inacceptable. Pour établir sa liste, le groupe de travail de la Sorbonne coordonné par le Pr Christian Funck-Brentano (référent intégrité scientifique), le Pr Florence Tubach (présidente de la commission de déontologie et d’intégrité scientifique) et le doyen de la faculté le Pr Bruno Riou, se sont basés sur les recommandations internationales des éditeurs de revues scientifiques.
Pas de définition consensuelle
« Il n’y a pas aujourd’hui de définition pragmatique et consensuelle de ce qui est ou n’est pas une revue prédatrice, expliquent-ils dans un communiqué. La présence d’une revue dans cette liste n’est pas non plus une garantie contre la publication d’articles médiocres ou ne respectant pas les principes de l’intégrité scientifique. Il s’agit seulement d’une indication pour l’auteur ou le lecteur que la revue scientifique qui y figure semble bien conforme aux exigences de qualité et d’intégrité prônées par la faculté de médecine. »
La liste est appelée à évoluer avec le temps, certaines revues nécessitant une réévaluation au gré de leurs changements éditoriaux.
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