Si l'année 2020 avait vu l'explosion des téléconsultations (avec 20 millions d'actes), 2021 a surtout été marquée par la multiplication de cabines de télémédecine (installées dans les officines, dans les mairies et même dans les supermarchés).
De simples bornes connectées aux cabines high-tech, les entreprises ont flairé l'aubaine. Dès janvier, la start-up Medadom installe 350 bornes en officine. Un an plus tard, l’entreprise dénombre 1 500 cabines et bornes à son actif en France. Toujours au début de l'année, Tessan, alors outsider sur le marché, installe 150 dispositifs similaires. Une centaine d'appareils supplémentaires seront installés au cours de l’année en officine et dans les collectivités locales, multipliant par trois leur déploiement.
Alors que les télécabines gagnent du terrain, leur implantation prend en avril un tour national polémique avec la réaction courroucée de l’Ordre et des syndicats. Le 20 avril, l’enseigne Monoprix annonce l’installation d’une cabine de téléconsultation au cœur de son supermarché de Malakoff (Hauts-de-Seine). Dotée d’un tensiomètre, thermomètre et otoscope, la cabine conçue par Tessan affiche la couleur : « Consultez un médecin dans votre Monoprix ». Tollé chez les confrères, qui rappellent, à l’instar de l’Ordre, que « la santé n’est pas un commerce », sans empêcher de nouvelles implantations…
Bon filon des mairies
Si Monoprix résiste, d'autres reculent. En mai, une borne installée dans une parapharmacie d’un centre Leclerc dans le Loiret est retirée, sur décision du fournisseur Medadom, qui ne souhaite pas se mettre à dos ses principaux clients : les pharmaciens. En octobre, autre victoire des professionnels de santé face aux cabines improvisées : après plusieurs jours de grève de la faim pour dénoncer le projet d’installation d'une borne de téléconsultation à l’initiative de sa communauté de communes et de la Sécu agricole, le Dr Sylvaine Le Liboux, généraliste dans l’Indre, obtient gain de cause. Le projet est abandonné.
Les officines et grandes surfaces ne sont pas les seules à miser sur ces outils. Dans les mairies et collectivités territoriales, qui souffrent de la désertification médicale, de plus en plus d’élus locaux font le choix des bornes connectées. Pour un abonnement de 200 à 300 euros par mois, les petites villes s’offrent ainsi l’accès à un généraliste…
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