Aux États-Unis, ce sont les médecins qui sont censés faire le ménage dans leur profession. Certains États leur imposent, statutairement, de signaler aux autorités ceux de leurs confrères dont l’aptitude professionnelle serait compromise par l’usage d’alcool, de drogue, ou des problèmes physiques ou mentaux. La charte de la profession établie par l’American Medical Association (AMA) et la Fédération européenne de médecine interne parlent d’« obligation éthique ».
Mais cette obligation, même envisagée pour le bien de l’intéressé, ne fait pas l’unanimité, montre une étude menée par une équipe du Massachusetts General Hospital, à Boston, conduite par le Dr Catherine M. DesRoches (« JAMA », 14 juillet). Un tiers des 1 891 praticiens qui ont répondu à une enquête nationale ne sont pas prêts à dénoncer un confrère diminué ou incompétent. Et, parmi les 17 % qui reconnaissent avoir eu connaissance d’un médecin ayant des problèmes dans les trois ans précédant l’enquête, 67 % seulement l’ont signalé à l’établissement où il travaille, une société professionnelle ou une autre autorité concernée.
Pour les auteurs de l’étude et de l’éditorial associé, ces résultats sont préoccupants et il faut soutenir cet aspect de l’autorégulation de la profession, y compris par une meilleure protection des dénonciateurs. Une conception de la confraternité qui se discute.
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