L’efficacité du vaccin antigrippal pourrait être boostée par une administration « cutanée » (voie transcutanée -TC- ou intradermique –ID-), permettant d’activer l’immunité cellulaire peu sollicitée en cas de vaccination intra-musculaire (IM) classique. C’est ce que suggère un travail de l’Inserm paru lundi dans la revue JCI. Cette étude de phase I/II a été menée sur 60 personnes âgées de 18 à 45 ans, qui ont reçu un vaccin antigrippal par voie IM, ID ou TC.
Pour mesurer les réponses immunitaires des échantillons de sang et de sérum ont été prélevés chez tous les sujets à J0, J1 et J21.
Ces mesures ont permis de mettre en évidence des différences dans la qualité des réponses immunes observées, selon les voies d’administration, avec des taux de lymphocytes CD8 (réponse cellulaire) plus importants en cas de vaccination TC ou ID et des taux d’anticorps plus élevés en cas de d’administration IM ou ID.
Réaction immunitaire supplémentaire
« Ce constat plaide en faveur de la considération de cette voie d'injection du vaccin dans la mesure où elle déclenche une réaction immunitaire supplémentaire à celle obtenue dans le cadre d'une vaccination classique. Ces réponses cytotoxiques seraient notamment protectrices chez les personnes âgées après vaccination anti-grippale », explique Béhazine Combadière, directrice de recherche Inserm au sein de l'Unité 1 135.
Au-delà de ces résultats, l’équipe apporte des éléments nouveaux concernant les empreintes spécifiques laissées par ces voies d’injection dans l'organisme. Pour cela, les chercheurs ont étudié la signature génique de l’immunité innée, c’est-à-dire l’expression des ARN messagers des gènes dans le sang le lendemain de la vaccination pour chaque voie d’administration. « Nous nous attendions à avoir 3 signatures correspondant aux trois voies d’administration, or nos résultats montrent uniquement 2 signatures corrélées à la réponse immunitaire de l’individu : ceux qui répondent au vaccin en augmentant leur réponse humorale et ceux qui répondent en induisant une réponse cytotoxique. »
Par ailleurs, ces signatures exprimées le lendemain de la vaccination seraient prédictives de la qualité de la réponse immunitaire 3 semaines plus tard. « Ces derniers résultats nécessitent toutefois d’autres études pour valider l'intérêt de ces biomarqueurs et leur utilisation ultérieure », concluent les chercheurs.
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