Une population vieillissante

Le profil des hypertendus évolue vers des âges de plus en plus avancés (58 % des plus de 75 ans) selon les résultats de l’enquête FLASH 2014 du Comité Français de lutte contre l'HTA dévoilés à Codia 2015. Or, chez les personnes âgées, l’hypertension systolique prédomine, plus difficile à diagnostiquer mais aussi à traiter.

Évolution attendue du point de vue démographique, la légère augmentation du nombre d’hypertendus traités (11,6 millions en 2014 contre 11,2 en 2010) repérée dans l’enquête FLASH 2014 s’est faite au profit de deux tranches d’âge : celle des 65-74 ans (2,96 contre 2,52 millions) et celles des 75 ans et plus (3,450 versus 3,23 millions) alors que l’hypertension à régressé chez les plus jeunes.

Autre constat, après 75 ans, l’HTA s’accompagne plus fréquemment de troubles du rythme (7,9 % contre 3,3 % chez les 45-54 ans)?; 27 % des hypertendus ont une pathologie coronaire et 13 % une insuffisance cardiaque.

Par ailleurs, l’HTA chez la personne âgée présente la particularité d’être à dominante systolique. Ce phénomène découle de la perte de la compliance artérielle, à l’origine aussi, très souvent, d’une HTA « blouse blanche ». Cela a pour conséquence pratique de rendre le diagnostic plus difficile que chez le sujet jeune. « Les plus de 60 ans présentent plus fréquemment une HTA blouse blanche, précise le Pr Xavier Girerd, cardiologue et vice-président de la Fondation de recherche sur l’hypertension artérielle (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris). On se trompe donc avec excès sur l’évaluation tensionnelle. C’est pourquoi la précision dans la mesure est essentielle avec trois chiffres pour la systolique et un relevé d’automesure sur trois jours au domicile avant toute prescription. »

La seconde implication de l’HTA à prédominance systolique chez le sujet âgé est que le contrôle par les antihypertenseurs se révèle moins efficace. Les antihypertenseurs disponibles ont tous été conçus pour agir spécifiquement sur la pression diastolique. Néanmoins, « si l’hypertension du sujet âgé n’est que le marqueur du vieillissement cardiovasculaire, rappelle l’hypertensiologue, il faut la traiter de façon optimale avec un objectif revu récemment d’une PAS entre 140-150 mmHg (ESC/ESH guidelines) ».