À l’occasion d’un symposium Pfizer organisé lors du dernier congrès parisien de la Société francophone de tabacologie, les Prs Daniel Thomas (Paris) et Henri-Jean Aubin (Villejuif) ont évoqué plusieurs façons d’optimiser les traitements de sevrage tabagique pour mieux coller aux besoins du patient et augmenter leurs chances de succès.
Comme l’a souligné le Pr Thomas, certains fumeurs ne sont pas prêts à arrêter immédiatement mais sont disposés à réduire leur consommation. Pour ces patients, une stratégie d’arrêt progressif sous traitement peut être légitime, comme le suggère une étude randomisée menée avec la varénicline. Dans cet essai, un traitement de 24 semaines associé à des objectifs de réduction progressifs (- 50 % à la 4e semaine ; - 75 % à la 8e ; arrêt total à 12 semaines) débouchait sur une abstinence continue à 24 semaines chez près d’un tiers (32,3 %) des patients vs 6,9 % sous placebo.
Dans le même esprit, une autre étude conduite avec la varénicline a montré qu’une date d’arrêt flexible après le début du traitement (et non pas fixée à la 2e semaine comme classiquement) gardait un niveau d’efficacité « très honorable ». « On peut donc proposer au patient de prendre son temps et de choisir une date d’arrêt sans le brusquer », commente le Pr Aubin.
Adaptation posologique Dans une optique de maintien de l’abstinence, le traitement peut aussi être prolongé bénéfiquement après l’arrêt. En témoigne un autre essai qui a évalué l’intérêt d'un traitement supplémentaire de 12 semaines par varénicline chez des patients ayant réussi à stopper la cigarette après une première phase de 12 semaines de traitement. Cette prolongation a permis de maintenir des taux d’abstinence continue nettement plus élevés que sous placebo et ce jusqu’à la 52e semaine.
La littérature apporte aussi des données intéressantes pour les patients chez qui la varénicline semble efficace mais est mal tolérée (nausées). Dans une étude randomisée, les fumeurs étaient invités à prendre 1 mg pendant la première semaine mais libres ensuite de choisir une posologie allant de 0,5 à 2 mg/j. Globalement, les doses adoptées par les patients ont été inférieures à celles normalement prescrites, mais cet ajustement – qui témoigne probablement d’une adaptation de la posologie aux éventuels effets secondaires – ne s’est pas fait au détriment de l’efficacité de la varénicline puisque les auteurs rapportent des taux d’abstinence « très significatifs ».
Enfin, plusieurs études récentes rassurent quant à la tolérance cardiovasculaire et surtout neuropsychiatrique de la varénicline. Ainsi, l’étude Eagles menée chez plus de 8 000 patients ne retrouve aucun surrisque neuropsychiatrique, que les patients aient ou non des antécédents de ce type.
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