À deux mois quasiment jour pour jour de l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale des enfants de moins de deux ans contre 11 maladies*, le Collège de la médecine générale « s’engage » pour « lutter contre l’hésitation vaccinale et restaurer la confiance ».
Pour autant, dans le sillage du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) qui en juin dernier s’inscrivait en faux contre le caractère obligatoire de la vaccination prônée par le gouvernement, le Collège de la médecine générale exprime à son tour ses doutes estimant « qu’une posture d’autorité risque (…) d’augmenter les résistances à la vaccination ».
Ces experts de médecine générale préfèrent une démarche individuelle « centrée patient » doublée d’une « conviction collective sans faille » de la part des soignants sur la nécessité d’obtenir pour ces onze vaccins une couverture vaccinale de 95 % de la population. Le Collège rappelle que le généraliste est « un des éléments clés de l’amélioration nécessaire de la couverture vaccinale », les parents faisant prioritairement confiance au médecin de famille, devant les pharmaciens et les informations ministérielles. Il avait par ailleurs édité il y a quelques jours un petit manuel à destination de ceux qui doutent de l'utilité de la vaccination antigrippale.
Plus d'ambiguïté mais un engagement fort
Et afin de ne laisser aucune place à l’ambiguïté sur sa position, le Collège affirme qu’il « s’engage fortement aux côtés des pouvoirs publics pour restaurer la confiance dans la politique vaccinale de notre pays ».
Au final, ces organisations de médecine générale seront-elles les seules instances à douter de l’efficacité de l’obligation vaccinale ?
Début octobre, jour de la présentation du texte sur l’obligation vaccinale en Conseil des ministres, une quarantaine de sociétés savantes et de syndicats médicaux apportaient leur appui à l'action du gouvernement dans un communiqué commun. Parmi les signataires figuraient les Académies de médecine et de pharmacie, l'Institut Pasteur, le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa). La CSMF avait également paraphé ce communiqué pour soutenir la décision de rendre obligatoires les 11 vaccins chez les moins de deux ans mais aucune organisation monocatégorielle de généralistes ne s'y était jointe.
* Aux trois vaccins déjà obligatoires contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, s'ajouteront les suivants : rubéole, infections à Haemophilus, pneumocoque, méningocoque C, coqueluche, rougeole, oreillons et hépatite B.
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