Avec la fin du dogme du sevrage total au profit des stratégies de réduction de la consommation d’alcool, c’est à ce champ colossal de la santé publique représenté par l’alcoolisme que les médecins généralistes vont pouvoir s’attaquer. Car proposer aux patients dépendants qui souhaitent simplement réduire leur consommation d’alcool sans devenir abstinent total, ce que réclament la moitié d’entre eux, devient une solution possible. En effet, depuis la mi-septembre, le nalméfène (Selincro®) est considéré comme le premier traitement indiqué dans la dépendance à l’alcool. Cette molécule agit directement sur le système opioïde endogène qui régit le circuit de récompense dérégulé en cas de consommation abusive d’alcool.
La prise du médicament doit intervenir au moment où le patient anticipe une situation de forte consommation ou s’il ressent le besoin de boire. « Les patients alcoolo-dépendants connaissent très bien leurs moments à risque d’alcoolisation et il est finalement assez aisé pour eux de les repérer et de les anticiper », explique le Pr Henri-Jean Aubin (psychiatre-addictologue, président de la Société Française d’Alcoologie).
Après analyse poolée des résultats de la sous-population de l’AMM des études pivotales ESENCE 1 et ESENCE 2, il a été montré que 43 % des patients qui ont une consommation à risque élevé à très élevé (moyenne de 10 à 11 verres/j) regagnent à 6 mois un niveau de consommation à faible risque (3 à 4 verres/j). Et de manière générale, « le gain en réduction d’ingestion d’alcool est d’autant plus important que le patient se trouve dans un haut niveau de consommation », ajoute le Pr Aubin. Mais tant par nature que par obligation d’AMM, cette nouvelle stratégie thérapeutique implique un suivi psychosocial étroit pour aider les patients à maintenir une consommation basse et ce sur le long terme. à ce titre, la tenue par le patient d’un journal de bord où la consommation détaillée d’alcool est méticuleusement consignée est un outil indispensable à l’adaptation thérapeutique.
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