Une charge virale du VIH inférieure ou égale à 1 000 copies/ml (ce qui correspond à l'état dit de « suppression virale ») est associée à un risque négligeable, quasi nul, de transmettre le virus lors des rapports sexuels. Ces résultats, communiqués par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et présentés ce 23 juillet à la 12e conférence de l'International Aids Society (IAS), sont publiés simultanément dans « The Lancet ».
Si l'objectif du traitement antirétroviral reste bien d'atteindre une charge indétectable pour toutes les personnes vivant avec le VIH dans le monde, cette nouvelle analyse, qui confirme l'absence de transmission en cas de charge virale indétectable, renforce le message de « décriminaliser » et de « lutter contre la stigmatisation liée à l'infection par le virus », souligne un communiqué de la revue scientifique.
Plus de 7 700 couples sérodiscordants
« Les personnes ayant une suppression virale sont bien protégées pour leur santé et elles ne sont pas à risque de transmettre le virus à d'autres », lit-on dans un communiqué de l'OMS, qui publie de nouvelles recommandations. Il y est question du suivi de l'infection (ces résultats ouvrant la porte à des tests plus simples pour la prise de décision dans les pays à ressources limitées) et des messages de santé publique à délivrer auprès des professionnels de santé et des populations. Si les pays s'en saisissent, cela pourrait « transformer la vie de millions de personnes vivant avec ou à risque de VIH », se félicite le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Pour ce travail basé sur une revue systématique de la littérature scientifique, l'équipe dirigée par la Dr Lara Vojnov de l'OMS s'est appuyée sur huit études totalisant 7 700 couples sérodiscordants de 25 pays. Jusque-là, les études n'avaient pas pu montrer une absence de transmission au-dessus de 200 copies/ml.
Sur plus de 320 cas de transmission sexuelle, seulement deux ont impliqué un partenaire ayant une charge virale de moins de 1 000 copies/ml (testée au moins 50 jours avant le moment de la transmission). De plus, pour au moins 80 % des cas de transmission, le partenaire présentait une charge virale de plus de 10 000 copies/ml, est-il rapporté.
Les objectifs restent stricts pendant la grossesse
Fin 2022, environ 29,8 millions des 39 millions de personnes vivant avec le VIH (soit les trois quarts) prenaient un traitement antirétroviral, dont plus des deux tiers (71 %) atteignaient une suppression virale, rappelle l'OMS.
Mais même si ces résultats représentent « un très grand progrès pour les adultes », ils ne s'appliquent pas à la transmission verticale mère-enfant, contre laquelle seule une charge virale indétectable est efficace. « S'assurer que les femmes enceintes et allaitantes ont une charge virale indétectable tout au long de la période d'exposition est la clé pour prévenir les nouvelles infections de l'enfant », insistent les auteurs de l'étude. De plus, la suppression virale n'est obtenue que chez 46 % des enfants infectés dans le monde, « une réalité qui demande une attention urgente », alerte l'agence onusienne.
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