Santé publique

Vaccination anti-HPV, une couverture en hausse mais encore insuffisante

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Publié le 01/12/2022
Se basant sur des données de l'enquête du baromètre santé 2021, un article du BEH fait un état des lieux de la vaccination contre le virus HPV chez les jeunes filles en France métropolitaine et dans les territoires d'Outre-mer.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Si la couverture vaccinale anti-HPV pour les filles a augmenté en 2021, elle reste encore très insuffisante, particulièrement dans les départements et régions d'Outre mer, indique un article du dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui précise : « La couverture vaccinale contre les infections à HPV est estimée à 43,6 % en France métropolitaine, à 13,8 % en Guadeloupe, à 17,2 % en Martinique, à 22,6 % en Guyane, et à 24,0 % sur l’île de La Réunion. » Cet article revient par ailleurs sur certains déterminants socio-familiaux indiquant, entre autres - que la vaccination des filles, est plus importante dans les foyers à revenu élevé. 

Effectuée dans le cadre du Baromètre santé 2021, cette enquête a permis d'interroger par téléphone 24 514 personnes en France métropolitaine - incluant des parents questionnés sur la vaccination HPV de leur(s) fille(s). Le taux de participation a été de 44,3 %. Dans les départements et régions d'Outre-mer, 6 000 personnes ont été contactées, avec un taux de participation de 46 % en Guadeloupe et Martinique et jusqu'à 54 % Guyanne. Au total, l’enquête a porté sur 1 289 filles âgées de 15 à 18 ans en France métropolitaine, 92 en Guadeloupe, 56 en Martinique, 104 en Guyane et 168 à La Réunion.

Déterminants et disparité

Parmi les facteurs déterminant la couverture vaccinale, la connaissance de la vaccination anti-HPV par les parents était un paramètre important. Ainsi, en France métropolitaine, 50,2 % des parents de filles âgées de 15 à 18 ans ayant entendu parler de la vaccination contre les infections à HPV, ont déclaré que leur fille avait été vaccinée. Les auteurs de l'article précisent : « les filles dont le parent n’a pas entendu parler de la vaccination HPV ne sont pas vaccinées ».

Autre fait important : les couvertures vaccinales augmentent « avec le niveau de revenu atteignant 56,4 % dans les foyers les plus aisés et 58,8 % pour les parents se déclarant à l’aise financièrement. Elles sont particulièrement faibles pour les filles dont le parent est au chômage (27,8 % vs 45,7 % pour les filles dont le parent a une activité professionnelle) », indiquent les auteurs de cet article.

À noter encore que les taux de couvertures maximales, c'est-à-dire comprises entre 40 et 50 %, ont été retrouvés dans les régions de Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, et Bourgogne Franche-Comté.

Par ailleurs, les principales raisons de non-vaccination déclarées spontanément par les 490 parents dont les filles ne sont pas vaccinées, sont : le vaccin est dangereux, avec une peur des effets secondaires (chez 20,4 % de cette population de parents) ; le médecin n’a pas proposé le vaccin (10,1 %) ; le vaccin n’est pas utile/nécessaire, ne se sent pas à risque (8,2 %).

Encore loin de l'objectif des 60 %

Malgré une augmentation de la couverture vaccinale anti-HPV chez les filles en France, on est encore loin de l’objectif de 60 % fixé par le plan cancer 2014-2019, surtout chez les populations les plus précaires, alerte le BEH qui ajoute : « ces résultats invitent à renforcer les actions de promotion de vaccination notamment auprès de ces populations en vue de réduire les inégalités de santé. »


Source : lequotidiendumedecin.fr