Qui seront les personnes qui bénéficieront en priorité de la vaccination anti-Covid ? Anticipant l’arrivée prochaine de vaccins, la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté lundi ses recommandations sur le sujet. « Notre priorisation a un objectif clair, a expliqué sa présidente, le Pr Dominique Le Guludec : diminuer les hospitalisations et les décès tout en préservant les fonctions essentielles de notre pays et en particulier son système de santé et ce, dans un contexte d’approvisionnement de doses qui sera progressif. » Dans la mesure où l’efficacité du vaccin sur le risque de transmission n’est pas établie, et où beaucoup d’incertitudes subsistent quant au nombre de doses qui seront disponibles, le choix a été fait de cibler avant tout les personnes qui tireront de la vaccination un bénéfice direct maximal.
En pratique, la HAS propose une stratégie étape par étape déclinée en cinq phases concentriques (voir ci-dessous). Pour établir leur short list, les experts ont pris en compte à la fois le niveau de vulnérabilité et les risques d’être exposé.
Priorité initiale aux Ehpad
En croisant ces critères, la HAS donne la priorité pour la phase 1 aux résidents d’établissements pour personnes âgées ou de services de longs séjours type Ehpad notamment, ainsi qu’aux personnels de ces établissements en ciblant les plus à risque de forme grave. Dans cette première phase, « on aura à vacciner environ un petit million de personnes, souligne le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations (CTV), ce qui veut dire deux millions de doses car la plupart des vaccins nécessiteront vraisemblablement deux injections ».
Au fur et à mesure de l’arrivée des doses, la HAS propose un élargissement des publics à vacciner.
Quid des sujets déjà infectés ?
Reste à savoir à quel rythme se fera le passage d’une phase à une autre. « Dans la mesure où cela est conditionné par les approvisionnements en vaccins, difficile de répondre », indique le Pr Daniel Floret, vice-président de la CTV. Les phases 2 et 3 devraient suivre de près la phase 1 alors que les 4 et 5 seront probablement plus tardives ».
Autre interrogation : faudra-t-il vacciner les personnes prioritaires ayant déjà contracté le Covid-19 ? « Des études en cours devraient nous permettre d’apporter une réponse sous peu », indique le Pr Bouvet. A priori, « le fait de vacciner une personne ayant déjà fait l’infection n’est probablement pas délétère. »
Alors que le gouvernement devait revenir cette fin de semaine sur sa stratégie vaccinale, la mise en œuvre de la future campagne de vaccination suscite aussi beaucoup d’interrogations, notamment sur la place des généralistes dans le dispositif.

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