Installé en Centre Ville en tant que psychiatre, j'ai une pratique qui m'a amené, à plusieurs reprises, à devoir réagir, à ma manière et selon des compétences art-martiales longues, de manière quelquefois rudes, parfois violentes, mais respectant la proportionnalité de la réponse vis-à-vis de l'attaque, en restant donc dans le cadre strict de la légitime défense, à des situations d'agression potentiellement dangereuses.
Une fois, m'étant occupé de sortir des patientes qui se prostituaient du trottoir, leur maquereau mécontent de son manque à gagner, vint me rendre une visite de courtoisie au cabinet, ayant pris normalement un rendez-vous, ce qui ne me laissait donc aucun soupçon a priori.
M'ayant au bout de quelques instants révélé ses vraies identité et « fonction », il sauta brusquement par-dessus mon bureau, un rasoir à la main, passant derrière moi pour appliquer son arme sur ma gorge, et me débiter son petit discours certainement bien rodé de chantage à l'arrêt de mon aide et incitations centrifuges concernant ses « protégées ». Il me tint ainsi en respect pendant de très longues minutes, la pression de la lame entamant même très légèrement mon cou qui saigna, tachant alors ma chemise blanche.
Pensant en avoir assez dit et fait, il me relâcha, non sans m'avoir prévenu de sa revenue aggravée potentielle si je perpétuais mes agissements qui contrevenaient à une partie de sa situation financière…
Nous étions là une après-midi de juillet 1992, et j'avoue, malgré un certain sang-froid acquis par la pratique d'Arts martiaux divers depuis mon adolescence, d'abord ne pas avoir pu me défendre, surpris de ce qui arrivait sans prévenir dans mon cabinet, que je considérais alors un peu trop encore, naïvement, comme un havre inviolable.
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