La campagne de vaccination a débuté, et certains professionnels de santé tentent de donner l’exemple pour inciter la population française, encore très réticente, à sauter le pas. En population générale, les Français font partie des peuples les plus frileux sur la vaccination contre le Covid-19, par rapport à leurs voisins européens notamment. Les généralistes français semblent en revanche beaucoup moins réticents et en phase avec leurs confrères d’autres pays.
C'est ce que révèlent les résultats du 4e panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale, que la Drees (ministère de la Santé) publie ce vendredi. Du 6 octobre au 15 novembre, 1 200 généralistes libéraux ont été interrogés sur leurs pratiques et opinions vis-à-vis de la vaccination.
Une acceptation forte, un peu moindre chez les femmes
Si au moment de l'étude, aucun des deux vaccins aujourd’hui validés en France n’était disponible, les généralistes interrogés se disaient très majoritairement favorables à une future vaccination, que ce soit pour eux ou pour leurs patients (tableau 1). 76 % déclaraient qu’ils se feraient « certainement » ou « probablement » vacciner, et 79 % qu’ils le recommanderaient à leurs patients. Si l’acceptation est donc globalement forte chez les généralistes français, on constate qu’elle est un peu moins chez les femmes (acceptation forte à 40 % contre 58 % chez les hommes) et chez les jeunes (44 % chez les moins de 50 ans, contre 50 % chez les 50-59 ans et 57 % chez les 60 ans ou plus). Des résultats qui rejoignent ceux en population générale où les femmes et les jeunes sont moins enclins à se faire vacciner contre le Covid-19.
Confiants dans la science
La confiance dans les institutions étant un déterminant fondamental de la confiance dans la vaccination, il n’est donc pas étonnant de constater que plus de trois quarts des généralistes interrogés (76 %), font confiance au ministère de la Santé pour assurer la sécurité des vaccins, une tendance d’autant plus marquée chez les omnipraticiens ayant un volume de consultations élevé (83 %). Par ailleurs, les médecins sont presque unanimes (96 %) sur les capacités de la science à développer de nouveaux vaccins sûrs et efficaces (tableau 2).
Les réticences qui peuvent malgré tout exister chez certains généralistes, pour un quart d’entre eux, sont liées au manque d’information sur les caractéristiques de ces vaccins et au manque de recul sur leur efficacité et leur niveau de tolérance. Les médecins qui ont des doutes sur la sécurité des vaccins développés en urgence sont d’ailleurs plus réticents sur la vaccination contre le Covid-19. 45 % des généralistes interrogés considèrent qu’un vaccin développé dans l’urgence n’offre pas de garanties suffisantes (tableau 3), et chez ceux-là, ils sont 42 % à avoir des hésitations sur la vaccination contre le Covid-19, alors qu’ils ne sont 7 % chez ceux qui n’ont pas de doute sur la sécurité. Leur perception de la gravité de l’épidémie, influence aussi leur propension à se faire vacciner ou à recommander le vaccin. Les médecins étant de manière générale plus hésitants sur la vaccination des personnes à risque le sont aussi pour celle contre le Covid-19 et idem chez ceux qui ne se sont pas fait vacciner contre la grippe saisonnière, l’année dernière.
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