Annoncée par le ministre de la Santé Olivier Véran pendant la conférence de presse gouvernementale de jeudi dernier, la stratégie de priorisation des tests PCR a été précisée hier dans un communiqué de la DGS. Sont privilégiés les « examens à visée diagnostique pour les personnes symptomatiques ou ayant été en contact avec un malade », avec un « objectif d’examen dans les 24h et de résultat dans les 24h suivantes ». Pour les tests à visée de dépistage « autre qu’une situation à risque », l’objectif est de pouvoir réaliser le prélèvement « dès que possible » avec un résultat dans les 24h suivantes. Enfin, pour « les examens à visée de dépistage individuel pour convenance personnelle ou à visée de surveillance épidémiologique », les tests seront réalisés et les résultats rendus « selon les capacités du laboratoire ». Dans l’attente des résultats, « les personnes doivent s’isoler et réduire leurs contacts au strict minimum ».
Alors que récemment, la DGS avait encouragé les soignants de retour de vacances à se faire tester au moindre doute, aucune notion de priorité pour les professionnels de santé n’est évoquée spécifiquement dans le communiqué de la DGS.
Après avoir largement ouvert les vannes du dépistage tous azimuts cet été en levant l’obligation de prescription médicale préalable, les autorités resserrent donc la vis « afin de fluidifier l’accès aux examens de dépistage ».
Fin août, plusieurs voix (dont MG France) s’étaient élevées pour dénoncer les difficultés d’accès aux tests PCR dans certaines régions et le rendu tardif des résultats (3,3 jours en moyenne en semaine 34 selon Santé publique France), entachant l’efficacité des stratégies "Tester-Tracer-Isoler".
À quand des alternatives plus rapides ?
À terme, la mise à disposition de tests virologiques plus simples que la traditionnelle PCR sur prélèvement naso-pharyngé, plus rapides et réalisables hors les murs pourrait aussi permettre d’améliorer les choses, mais aucun n’est validé pour le moment.
Concernant les tests PCR salivaires, évoqués jeudi par Olivier Véran, leur homologation n'interviendra qu'après les conclusions d'études qui viennent d'être lancées, a indiqué le ministère de la Santé à l'AFP. « Il faut notamment s'assurer que la salive est bien un liquide fiable pour mesurer la présence du virus », précise la direction générale de la Santé (DGS). Une étude en ce sens a été lancée en Guyane, au Centre Hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne et une autre démarrera dans les prochains jours à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Une petite étude rapportée vendredi dans le NEJM, suggère déjà que davantage de copies ARN du virus seraient détectées dans la salive que dans le prélèvement nasopharyngé.
Quant aux tests salivaires rapides qui utilisent d'autres techniques que la PCR, leur performance devrait être évaluée « dans un deuxième temps ».
Autre alternative plus étonnante : « devant l'accroissement des demandes de tests de détection, l'utilisation de chiens renifleurs permettrait de réduire les délais encore trop élevés pour l'obtention d'un dépistage par RT-PCR », estiment les Académies de médecine et de pharmacie dans un communiqué. Grâce à leur odorat très développé, les chiens sont en effet capables de reconnaître, après un entraînement de deux à trois semaines une signature olfactive spécifique de cette maladie. Après de premiers résultats prometteurs rapportés par une équipe allemande, les deux institutions appellent à « compléter l'évaluation scientifique et le développement de ce nouveau test afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs délais » après en avoir « précisé les performances analytiques ». Réalisée avec 7 chiens sur 10 388 échantillons salivaires et trachéobronchiques l’étude allemande, a conclu à une sensibilité de 82,6 % et une spécificité de 96,3 %.
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