Le virus Zika peut-il troubler l’organisation des jeux olympiques au Brésil ? La menace est en tout état de cause prise au sérieux par les autorités sanitaires. Au Brésil, la survenue d'une malformation fœtale, la microcéphalie observée chez les nouveau-nés contaminés lors de la grossesse entraîne même un début de panique. Certains experts avancent même le chiffre des 100 000 cas d’ici à cinq ans. Or face au retard mental inévitable, il n’existe pas de traitement.
Comme la dengue ou le chikungunya, cette maladie est provoquée par une piqûre de moustique de l’espèce Aedes aegypti. La maladie n’est pas nouvelle. Le virus a été isolé pour la première fois en 1947 en Ouganda en 1947. Mais c’est en 2007 sur l’île de Yap (micronésie) que survient la première épidémie documentée. La Polynésie française sera touchée six ans plus tard d’octobre 2013 à avril 2014. La réplique actuelle a débuté en mai 2015 au Brésil. Sur le continent américain, 10 pays sont au moins frappés par l’épidémie selon l’Institut national de veille sanitaire (INVS). Des premiers cas ont été diagnostiqués dans les Antilles françaises et en Guyane (Voir la situation au 7 janvier 2016 bit.ly/1PZKaig). La France métropolitaine n’est pas un sanctuaire. Outre les cas importés, un risque de transmission est théoriquement identifié durant la période d’activité des moustiques entre mai et novembre.
Dans les premiers temps de l’infection, le diagnostic n’est guère aisé. Les symptômes ne sont pas spécifiques. Et associent selon les cas une éruption cutanée, une fièvre, une fatigue et des douleurs musculaires et articulaires. Dans la majorité des cas, l’infection est asymptomatique. Des complications neurologiques sont néanmoins observées comme le syndrome de Guillain-Barré. Dans les zones à risque, le diagnostic est d’autant plus difficile que le tableau clinique présente de grandes similitudes avec les autres arboviroses de type dengue.
Ni traitement ni vaccin disponibles
À ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique. Le paracétamol doit être privilégié. Aucun vaccin n'est disponible sur le marché. La protection repose donc sur les mesures classiques de santé publique. Pour lutter contre la prolifération des moustiques, les sources potentielles d’éclosion de larves doivent être détruites. L’INVS cite les récipients qui recueillent les eaux de pluie comme les pots de fleur, les pneus usagés ou les gouttières de toit mal entretenues. Les soucoupes sous les pots de fleur doivent être retirées.
Au Brésil, les autorités conseillent aux femmes enceintes de garder les portes et fenêtres fermées et de recourir aux produits répulsifs. Il serait même recommandé aux couples vivant dans les zones infectées de différer les projets d’enfant.
Moustique, agent contaminant
En matière de transmission, le moustique est le seul vecteur. Il devient contaminant quelques jours après avoir piqué un patient atteint de la maladie Zika. Quant au malade, les symptômes se déclenchent entre trois à douze jours après la piqûre. Les personnes atteintes ne sont pas contagieuses. Elles doivent toutefois continuer à se protéger contre les moustiques pendant les sept premiers jours de la maladie afin de briser le cycle de transmission. « Se protéger pendant cette période, c’est éviter de transmettre l’infection à son entourage », écrit l’INVS.
Face à ce nouveau risque, la recherche avance. Les chercheurs de l’Institut Pasteur de Guyane viennent de réaliser la première analyse intégrale du virus Zika.
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