Alors que la santé mentale est la grande cause nationale pour 2025, les conseils locaux de santé mentale (CLSM) cherchent un nouveau souffle. Un guide national de recommandations intitulé « Créer et faire fonctionner un CLSM » vient d’être publié sous l’égide du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
En France métropolitaine et ultramarine, les conseils locaux de santé mentale, développés surtout depuis 2008 et aujourd’hui au nombre de 280, mettent en place des stratégies adaptées aux besoins spécifiques des populations : faciliter l’accès aux soins psychiatriques, favoriser l’insertion sociale, l'autonomie et la pleine citoyenneté des usagers ou encore lutter contre la stigmatisation et les discriminations.
Une multitude d’acteurs (élus locaux, représentants de la psychiatrie publique adulte et parfois infanto-juvénile, usagers, aidants, associations, ARS, etc. ) peut y participer. Le guide « Créer et faire fonctionner un CLSM » cherche à ce qu’élus et usagers s’impliquent davantage. « La participation des médecins libéraux est elle aussi à favoriser. Pousser la porte du CLSM, participer à ses instances, va au-delà d’une coopération interprofessionnelle et améliore de façon marquée le déroulé du parcours de soins. Bien loin d’une perte de temps, ils ont beaucoup à gagner de cette approche communautaire », encourage Fanny Pastant, coordinatrice nationale.
Les usagers y sont forces de proposition. Dans le territoire de Lyon et du département du Rhône, le Collectif Tou.te.s concerné.e.s 69 a organisé, en 2019 et 2022, des États généraux des personnes vivant ou ayant vécu avec des troubles psychiques. « Nous avons réfléchi ensemble, en passant de notre vécu propre à la réalisation des propositions collectives concrètes », expliquent Mathilde et Arnaud. Parmi les suggestions : prendre plus en compte les effets secondaires des traitements, améliorer le partenariat généraliste/psychiatre, et former les professionnels de santé.
Des actions concrètes auprès des populations
Sensibilisation à la santé mentale, logement, loisirs, parentalité, accès aux soins et précarité, prévention du suicide… Les CLSM apportent des réponses très concrètes aux thématiques abordées. Un rôle clé est dévolu aux coordinateurs. « Nous cherchons à rassembler toutes les parties en créant un lieu où les partenaires sont en confiance, pour une démarche participative », pointent les deux coordinatrices Isabelle Prévost (Bron-Villeurbanne) et Salomé Carré (Saint-Fons et Venissieux). « Ce sont les partenaires qui font le CLSM. À Vénissieux, nous avons créé une commission ados-jeunes adultes », rapporte Salomé Cassé.
Le CLSM du grand Besançon, avec les adhérents des 5 GEM (Groupe d’entraide mutuelle), a construit des outils pratiques, « des affiches et flyers pour donner envie aux personnes en grand isolement ou en souffrance psychique de pousser la porte d’un GEM et une rubrique dédiée à la santé mentale sur le site de la ville », cite Gwenaëlle Laurent, coordinatrice.
La coordination nationale des CLSM s’est construite progressivement. En 2000, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Lille-métropole « Centre collaborateur de l'OMS pour la recherche et la formation en santé mentale » (CCOMS), unique en France. En 2007, il a initié un programme d’appui au développement et au bon fonctionnement des CLSM et depuis le 1er janvier 2017, le CCOMS est devenu le Centre national de ressources et d’appui aux CLSM. « Entre 15 et 30 CLSM sont créés chaque année en moyenne depuis 2017 et le nombre de CLSM en projet (125) n’a jamais été aussi important ! », s’enthousiasme la coordinatrice nationale Fanny Pastant.
Pair-aidance en santé mentale
En allant vers les autres personnes vivant avec des troubles psychiques, les pair-aidants communiquent l’espoir qu’il est possible de réussir une vie qu’on choisit avec la maladie. « Mes fonctions participent à mon parcours de rétablissement. Elles donnent une image positive aux autres acteurs de la santé avec qui on peut travailler main dans la main à améliorer les pratiques, sensibiliser et déstigmatiser » témoigne Fanny, pair-aidante itinérante, Centre collaborateur de l'OMS pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS) de Lille.
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