Santé publique

Le trafic de fausses attestations vaccinales prend de l'ampleur

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Publié le 17/06/2021

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Le 9 juin, premier jour de la deuxième étape du déconfinement, sur BFM TV, le patron de la Cnam Thomas Fatome s'enthousiasmait des 2,5 attestations de vaccination certifiées sur le site attestation.vaccin.ameli.fr. Une semaine plus tard, un article dans le journal Libération fait état d'un trafic d'attestations de vaccinations. Celui-ci s'opère sur les réseaux sociaux avec des prix variant de 150 à 300 euros. Les acheteurs sont soit des personnes qui n'ont pas réussi à se faire vacciner, soit des antivax. Ce phénomène est en recrudescence depuis l'instauration du pass sanitaire. Pis, les vendeurs contactés par les journalistes disent travailler en lien avec des soignants. Déjà le 8 juin, France Inter signalait le cas d'une infirmière de l'hôpital Sainte Anne à Paris. Elle tenait à s'occuper personnellement et seule des patients. En fait, contre rémunération, elle établissait des attestations de vaccination à des personnes n'ayant pas reçu d'injection. Prise en flagrant délit, son contrat a été suspendu. Un signalement a même été effectué auprès du procureur de la République, auprès de l'ordre infirmier et de l'ARS. Dans le détail, si un soignant a renseigné le système de suivi, rien dans l'attestation ne permet de savoir que le vaccin n'a pas été administré. Même sans soignants, les certificats seraient très faciles à reproduire avec Photoshop et un générateur en ligne pour fabriquer le QR code, selon un responsable de Check Point, la société de cybersécurité à l'origine de l'enquête sur le sujet. Les contrôles effectués par les policiers sur les QR codes sont souvent superficiels. D'autant qu'il n'existe aucune base de données mondiales des personnes vaccinées. Aucune harmonisation n'a été réalisée. En attendant, les clients comme les vendeurs prennent de gros risques : ils encourent trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour fabrication et usage de faux.