« Ce sont bien les temps de trajet qui suscitent l'inquiétude de la population », explique Laurent Burgoa (groupe LR, sénateur du Gard) dans une session le 29 novembre consacrée aux questions posées au gouvernement. Le sénateur regrette la fermeture de la maternité de la clinique de Ganges (près d'Alès) gérée par le groupe Cap Santé, le 20 décembre prochain. Les temps de trajet seront considérablement allongés. Ils passeront à une heure, voire deux pour rejoindre de fait Nîmes ou Montpellier. Ce qui va entraîner un risque pour les patientes, ainsi qu'une atteinte au droit à l'IVG, puisque les jeunes femmes mineures devront parcourir aussi plus d'une heure de route pour se faire avorter. Et le parlementaire d'enfoncer le clou : « Le plus rageant est la raison. Ce n'est pas la fréquentation mais le manque de professionnels de santé, soit des gynécologues, des anesthésistes, des pédiatres. »
Suspension de l'activité
Réponse de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq : elle reconnaît la tension dans les recrutements, mais précise les contours de cette mesure : « Il ne s'agit pas d'une fermeture, mais d'une suspension d'activités pour une durée indéterminée afin de prendre le temps de reconstituer une équipe soignante suffisante. L'autorisation de gynécologie-obstétrique est maintenue dans cette clinique et sera inscrite au plan régional de santé. Afin d'assurer le suivi des autres activités, suivi pré- et postnatal, un centre natal de périnatalité pour le suivi avec les professionnels de la clinique. »
Activité d'IVG préservée
Conséquence, l'activité d'IVG sera maintenue. Précision de la ministre, les activités spécifiques de la maternité sont à différencier des efforts réalisés dans les autres services de la clinique (chirurgie, Smur, urgences) qui vont être développés dans le cadre de la reconstruction de l'établissement. En témoigne l'autorisation d'un nouvel appareil IRM qui « est une preuve tangible de l'investissement de l'État ». La reconstitution des forces du service de gynécologie-obstétrique est un vrai sujet qui affecte l'ensemble du pays, selon la ministre.
C'est le constat réalisé par la Drees qui a publié une liste des maternités au 31 décembre 2021. De fin 2000 à fin 2021, la France est passée de 721 à 471 établissements dédiés et de 20 172 à 14 603 lits d'obstétriques. Fin 2000, 542 communes avaient au moins une maternité. Ce chiffre est descendu à 391.
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