Augmentation des couvertures vaccinales, stabilisation de l’opinion des Français vis-à-vis de la vaccination, absence de signal de pharmacovigilance, etc. Dans un rapport mis en ligne lundi sur le site de la DGS, les autorités sanitaires dressent un bilan plutôt positif de la première année de l’extension des obligations vaccinales, entrée en vigueur en 2018.
Basé sur les données de remboursement de la Cnam, ce travail concerne les nourrissons nés en 2018 et porte sur l’ensemble des vaccinations obligatoires, à l’exception de la primo-vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche-haemophilus influenza b (qui ne peut pas être estimée à partir de ces données) et de la seconde dose de vaccin ROR (pour laquelle le recul est encore insuffisant).
Les couvertures vaccinales en hausse
Globalement, les auteurs notent « une augmentation des couvertures vaccinales pour tous les vaccins des enfants nés en 2018 par rapport à 2017 ». Si l’on compare les nourrissons nés au premier trimestre 2018 à ceux nés un an plus tôt, le taux de vaccination pour l’hépatite B est passé de 90,5 % à 96,3 % (+5,8 points) pour la première dose et de 83,1 à 89,4 % (+6,3) pour la troisième. Concernant le pneumocoque, le gain est de 1,4 point pour la première dose (99,5 % vs 98,1 %) et de 1,8 pour la troisième (90,1 % vs 88,3). Pour le méningocoque C, la progression est de 40 points pour la dose de 5 mois (35,5 % vs 75,8 %) et de 4,3 pour la seconde dose à 12 mois (72,5 vs 76,8 %). Enfin, pour la vaccination contre la rougeole, la couverture vaccinale est passée de 86,2 % à 87,6 % pour la première dose (+1,4).
Si ces chiffres vont globalement dans le bon sens, « les couvertures vaccinales pour les rappels et les vaccinations de la seconde année de vie n’ont pas encore atteint l’objectif de 95 % », nuance le rapport.
Bénéfice direct ou conjoncturel ?
Par ailleurs dans quelle mesure ces évolutions favorables sont-elles directement attribuables à l’obligation vaccinale ? Pour certains vaccins, d’autres facteurs plus conjoncturels sont probablement entrés en ligne de compte. Ainsi, pour le méningo C, « la dose de 5 mois ayant été introduite en 2017 dans le calendrier vaccinal, il n’est pas possible de faire la part dans l’augmentation très importante de couverture vaccinale observée pour cette première dose de vaccination entre ce qui revient à la montée en charge de la couverture et ce qui revient à l’obligation vaccinale », précisent les auteurs du rapport. De même, pour l’hépatite B, « le fait que la plupart des enfants soient désormais vaccinés avec le vaccin hexavalent avait déjà contribué à améliorer la couverture vaccinale », pointe le Pr Serge Gilberg, généraliste à Paris et membre du CNGE.
Le renforcement de la communication autour de la vaccination, les actions de promotion et l’engagement de l’État qui ont accompagné l’extension de l’obligation vaccinale ont aussi dû jouer, comme le suggère l’amélioration des couvertures vaccinales observée pour certains vaccins non obligatoires comme le HPV ou la vaccination de rattrapage contre le méningo C.
Quoi qu’il en soit « on observe une amélioration de la couverture pour l’ensemble des valences obligatoires et c’est une bonne chose », se félicite le Pr Gilberg, qui appelle cependant « à ne pas perdre de vue les autres rappels et les rattrapages ».
L'adhésion des Français inchangée
Reste aussi à savoir « si l’obligation a amélioré la confiance et fait diminuer l’hésitation vaccinale », poursuit le généraliste.
Sur ce point, « les données du Baromètre santé montrent une stabilité des opinions favorables », indique le rapport, avec en 2019, 73,9 % de Français pro-vaccination. Selon une enquête Ifop, la perception de l’obligation vaccinale s’est en revanche nettement améliorée avec 63 % des Français y étant favorables en novembre 2019 contre 49 % fin 2017. « Par rapport à ce qu’on aurait pu craindre, l’obligation n’a donc pas entraîné de vague de mobilisation anti-vaccinale », commente le Pr Gilberg.
Pas de signal de pharmacovigilance
Autre élément rassurant : en termes de pharmacovigilance, « aucun signal ou alerte particulier n’a été mis en évidence depuis le 1er janvier 2018 », indique le rapport. Au total, 203 nourrissons vaccinés en 2018, ont fait l’objet d’une notification d'effets ou événements indésirables, soit 8,6 % de plus qu'en 2017. Mais cette augmentation n'a concerné que les cas non graves (+23 %), le nombre de signalement de cas grave ayant au contraire diminué de 8 %.
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