« L’épidémie s’inscrit dans la durée, avec une activité de circulation du SARSCoV-2 encore très intense ». Alors que le Covid tend à être relégué au second plan et à être de plus en plus banalisé, Lætitia Huiart, directrice scientifique de Santé publique France a rappelé ce 15 avril, lors d’un point presse, que l’épidémie était loin d’être terminée.
En semaine 14 (soit du 4 au 10 avril), l’incidence en France s’est certes stabilisée par rapport à la semaine précédente mais elle reste à un niveau très élevé avec encore en moyenne, près de 135 000 cas par jour. Sur le front de l'hôpital, les données arrêtées au 12 avril suggèrent aussi une stabilisation voire un léger recul des nouvelles admissions en semaine 14 (-3 % en hospitalisation traditionnelle et -7 % en soins critiques), avec également une légère baisse des décès (-4 %).
« Mais ces données ne sont pas consolidées et doivent être interprétées avec prudence, met en garde Santé publique France, d’autant que quand on regarde les données les plus récentes sur Géodes on observe plutôt une légère augmentation des hospitalisations traditionnelles et une stabilisation des admissions en soins critiques et des décès ». Ainsi, « notre message principal reste l’importance des gestes barrières », insiste Laetitia Huiart.
De « grandes épidémies » toujours à craindre selon l’OMS
Un constat qui fait écho à celui dressé la veille par plusieurs responsables de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d'une session de questions/réponses sur les réseaux sociaux.
« Nous sommes toujours au milieu de cette pandémie, nous aimerions tous que ce ne soit pas le cas, mais nous ne sommes pas à un stade endémique », a déclaré la responsable de la lutte contre le Covid pour l'OMS, Maria Van Kerkhove
Depuis Genève, Michael Ryan, le responsable des urgences de l'OMS, a renchéri : « Je ne pense pas que nous soyons proches d'une situation endémique avec ce virus. Il ne suit pas encore totalement une cadence temporelle, ou un schéma saisonnier, (...) et la maladie reste donc assez volatile, a-t-il déclaré pendant la session. Elle est toujours capable de provoquer de grandes épidémies comme nous l'avons vu, et même au sein des populations qui ont été précédemment exposées ».
M. Ryan a par ailleurs souligné que lorsqu'une maladie devient endémique cela ne signifie pas pour autant forcément qu’elle en devient bénigne. « La tuberculose est endémique, le paludisme est endémique… Elles tuent des millions de personnes chaque année. S'il vous plaît, ne croyez pas qu'endémique signifie "c'est fini" et "c'est bénin" », a-t-il insisté.
Le Comité d'urgence de l'OMS sur le Covid-19 a d’ailleurs été cette semaine unanime à estimer que ce n'était pas « le moment de baisser la garde ». Le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a donc maintenu mercredi l'urgence de santé publique de portée internationale pour le Covid-19, le niveau d'alerte le plus élevé de l'OMS.
(avec AFP)
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