« Déjà évoquée à plusieurs reprises, mais rejetée sur l’argument réaliste du manque de vaccins, l’obligation vaccinale doit maintenant être envisagée ». Dans un communiqué paru mardi, l’Académie nationale de médecine prône la manière forte en matière de vaccination anti-covid.
Alors que la vaccination devrait être élargie à tous les Français âgés de plus de 18 ans dès le 31 mai, les Académiciens craignent que « le dynamisme de la campagne se heurte à l’obstacle des hésitants et des opposés à la vaccination », qui représenteraient chacun près de 15 % des Français.
Par ailleurs, considérant la vaccination des enfants et des adolescents « nécessaire pour l’acquisition d’une immunité collective », les sages de la rue Bonaparte anticipent « la réticence de parents qui ne manqueront pas d’objecter que la Covid-19 est généralement bénigne dans le jeune âge ».
L'objectif d'une immunité collective
Ainsi, même si les livraisons permettent d’atteindre et de maintenir, un rythme de 600 000 doses injectées par jour, « il sera très difficile d’obtenir avant la fin de l’été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie, soit 90 % de la population adulte ou 80 % de la population totale (enfants inclus) ».
Dans ce contexte, l’Académie de médecine recommande « de mettre en œuvre sans tarder le passe vaccinal » et d’instaurer une obligation vaccinale progressive en rendant le vaccin exigible pour « l’exercice de toute activité professionnelle essentielle » ou « comportant un contact avec le public » (ce qui inclut les professionnels de santé) ; « en préalable à toutes les activités comportant déplacements ou rassemblements », telles que voyages internationaux, cures thermales ou occupations associatives ; pour « tous les donneurs de sang, de tissu ou d’organe » ; et « pour les étudiants avant la rentrée universitaire 2021 ».
« Avec un taux d’efficacité de 90 à 95 % contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée », conclut le communiqué.
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