« On n’en est pas du tout à vacciner les enfants ». Interviewé dimanche sur BFM TV, Jérôme Salomon a écarté l'hypothèse d'une vaccination des moins de 12 ans pour le moment, celle des 12 ans et plus restant « aujourd’hui la priorité ».
Alors que les études portant sur la vaccination en population pédiatrique sont en cours avec de premiers résultats attendus en novembre, à ce jour « on manque de données scientifiques » a reconnu le directeur général de la santé, ce qui incite à temporiser. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer avait d’ailleurs indiqué, dès la fin août, que cette vaccination des plus jeunes n'était « pas d'actualité ». Et pour le moment, aucun vaccin n’a obtenu d’AMM européenne pour la vaccination des moins de 12 ans.
Pas de signal d’aggravation avec le variant Delta
Le directeur général de la santé est par ailleurs revenu sur l’impact du variant Delta en population pédiatrique. « Il n’y a pas aujourd’hui de signal d’aggravation de la maladie Covid chez les enfants, a-t-il rassuré. Il y a beaucoup plus de cas, mais ce sont des cas bénins et on n’observe pas par exemple deux à trois fois plus de cas graves chez les enfants qu’auparavant ». Un constat « partagé avec les autres pays en particulier les États-Unis », a-t-il souligné.
Outre-atlantique, certains États ont rapporté au mois d’août une augmentation importante des hospitalisations d’enfants pour Covid-19. Mais pour Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies américains (CDC), cette hausse pourrait s’expliquer davantage par l’augmentation de la circulation virale avec le variant Delta que par un réel accroissement de la sévérité de la maladie.
L'agence de santé américaine a comparé la période allant de début mars à mi-juin avec celle allant de mi-juin à fin juillet, lorsque le variant Delta est devenu prédominant aux États-Unis.
Cette analyse montre qu’entre ces deux périodes, le taux d'hospitalisation chez les enfants et adolescents de 0 à 17 ans a effectivement été multiplié par cinq. Mais la proportion d'enfants et adolescents hospitalisés pour Covid sévère, avec notamment une admission en soins intensifs, « était similaire avant et pendant la période durant laquelle le variant delta était dominant ». Les CDC notent toutefois que le nombre d'enfants présentant un cas sévère entre mi-juin et fin juillet était faible, limitant la pertinence des comparaisons.
(avec AFP)
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