En France, les enfants de 12 ans et plus pourront bien être vaccinés par Spikevax selon le même schéma que les adultes - soit deux injections à 4 semaines d'intervalle. Quelques jours après que l’Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé l’utilisation du vaccin de Moderna chez l’adolescent, la Haute autorité de santé (HAS) a en effet validé hier l’application de cette extension d’indication sur le territoire national.
Et ce, selon la stratégie de vaccination définie début juin avec le vaccin de Pfizer, qui vise d’abord à protéger les enfants les plus vulnérables, puis à réduire la diffusion du SARS-CoV-2 dans l’ensemble des classes d’âge. De fait, la HAS souligne que Spikevax peut être utilisé à partir de 12 ans « en priorité chez les adolescents présentant une comorbidité ou […] appartenant à l’entourage d’une personne immunodéprimée ». Chez les autres, la vaccination peut ensuite être envisagée « afin de diminuer la circulation virale, de normaliser [la] vie sociale et de maintenir [l’] accès à l’éducation ».
Lutter contre la 4e vague
À la base de cette décision d’ouvrir sans attendre la vaccination par Spikevax aux adolescents de l’Hexagone : l’émergence d’une quatrième vague épidémique, qui appelle à accélérer plus encore la campagne de vaccination. « Depuis quelques semaines, la diffusion rapide du variant Delta, plus contagieux que les précédentes formes du virus, entraîne une hausse importante du nombre de nouvelles contaminations », si bien que les hospitalisations repartent à la hausse depuis quelques jours, rappelle la HAS.
Dans ce contexte, tout en reconnaissant que certaines données d'efficacité (contre les formes sévères, contre la transmission du virus, contre le variant Delta, dans certaines sous-populations, etc.) et de sécurité (effets secondaires très rares) manquent encore, l’instance met en avant les bonnes performances du vaccin chez les plus de 12 ans. D’après l’essai clinique qui a valu à Spikevax une extension de son AMM européenne, son efficacité atteindrait en effet 93,3 % deux semaines après la seconde injection. Le tout, pour un profil de tolérance « globalement satisfaisant », la même étude rapportant surtout des effets indésirables bénins (douleurs, fatigue, frissons, céphalées, etc.) spontanément résolutifs en quelques jours. De plus, des données de vie réelle internationale et les données de pharmacovigilance de l’ACIP (Advisory Committee on Immunization Practices), de l’EMA et de l’ANSM concernant les vaccins à ARNm confirmeraient que « les bénéfices de Spikevax® chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans l'emportent sur les risques, en particulier chez ceux qui présentent des risques de forme sévère de Covid-19 ».
Au total, la HAS n'insiste ainsi que sur trois contre-indications du vaccin. La première concerne, comme chez l'adulte, les antécédents de réaction anaphylactique à l’un des composants de Spikevax. « Le vaccin n'est par ailleurs pas recommandé en cas d'antécédent de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) ou de myocardite et/ou péricardite ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première dose de vaccin d'ARNm », souligne l'instance.
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