Pour lutter contre le ralentissement des prélèvements et des greffes d'organes, le gouvernement inscrit dans la campagne tarifaire 2019 plusieurs revalorisations destinées à renforcer à court terme les moyens humains et techniques des établissements engagés dans ces activités. Sont particulièrement encouragés le don du vivant et l'utilisation des machines à perfusion pour la greffe pulmonaire ainsi que la procédure Maastricht 3.
Avec 5 805 greffes contre 6 105 en 2017, 2018 accuse pour la première fois depuis huit ans, un fléchissement de l'activité. Les greffes à partir de donneurs vivants marquent particulièrement le pas (551 effectuées en 2018 contre 629 en 2017). Un constat guère prometteur quant à la réalisation des objectifs fixés par le troisième plan greffe 2017-2021 : 7 800 greffes d'organes par an, dont 1 000 à partir de donneurs vivants.
Don du vivant, Maastricht III, et machines à perfusion pour le poumon
La circulaire du 7 mai alloue un million d'euros à la filière du don du vivant, sous la forme d'un supplément exceptionnel au forfait annuel greffe (FAG). Ce financement est accordé aux équipes autorisées à la greffe sur donneur vivant ayant réalisé au moins 8 greffes en moyenne sur 3 ans. Cette dotation non reconductible est répartie au prorata de la file active des donneurs vivants suivis par équipe (proportionnel au nombre de greffes réalisées).
La circulaire prévoit également une enveloppe exceptionnelle de 280 000 euros destinée à soutenir les coordinations hospitalières de prélèvement, impliquées dans les protocoles Maastricht 3 (greffes réalisées à partir de donneurs décédés par arrêt cardiaque en limitation des thérapeutiques). Soit 40 000 euros par établissement autorisé (un seuil minimum de 6 donneurs recensés, dont au moins un organe en sus du rein a été proposé à la répartition, est exigé). En parallèle, précise le ministère de la Santé, une étude est engagée en vue du calibrage d’un supplément pérenne au forfait de coordination des prélèvements d’organes (CPO) dédié à cette activité.
Dernière mesure, le recours aux machines à perfusion pour la greffe pulmonaire (qui améliorent la qualité des greffons) est valorisé au sein du forfait annuel greffe (FAG) à hauteur de 31 000 euros. « Ce soutien est particulièrement important pour les greffons à critères élargis et favorisera notamment le développement des prélèvements de poumons sur donneurs Maastricht 3 », soulignent la direction générale de l'offre de soins (DGOS) et l'Agence de la biomédecine (ABM). Elles rappellent qu'un financement est déjà alloué depuis 2013 aux machines rénales afin d’augmenter le nombre et la qualité des greffons rénaux.
Enfin, le ministère de la Santé et l'ABM mettront à l'ordre du jour de la réunion annuelle de suivi du plan greffe, avant l'été, plusieurs pistes d'actions pour atteindre les objectifs : le renforcement de la formation des professionnels, notamment dans le prélèvement Maastricht 3, l'intensification des campagnes de promotion du don, et l'optimisation des organisations : mutualisation et délégation du prélèvement chirurgical, pratiques avancées pour les infirmières de coordination de greffe (particulièrement pour le suivi des greffés et des candidats vivants au don), collaboration ville-hôpital, et recours à la télémédecine pour le suivi des patients porteurs de greffon.
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