En vérité, les adolescents ne sont pas des adultes comme les autres. Démonstration, à quoi peut servir entre 12 et 16 ans la vaccination contre la Covid-19 ? La réponse est loin d'être simple, comme le souligne un avis récent du Comité consultatif national d'éthique. Après avoir lancé une pique au gouvernement en regrettant l'annonce d'ouverture de la vaccination aux adolescents sans attendre la publication du CCNE, l'avis rappelle pourquoi le bénéfice individuel dans cette classe d'âge n'est pas démontré. « Les formes graves de l'infection par la Covid-19 sont très rares chez les moins de 18 ans. » À ce jour dans l'Hexagone, six décès d'enfants âgés de 0 à 14 ans liés au Sars-CoV-2 ont été recensés. Ils sont exceptionnels et liés à la présence au moins d'une comorbidité. Autre spécificité de cette classe d'âge, les cas de Covid long sont très rares. En revanche, l'impact sur la santé mentale est observé dans tous les pays. « Elle est décalée dans le temps de la pandémie, et très probablement durable. » D'où l'interrogation soulevée qui induit implicitement la réponse : « La politique de prévention appliquée à l'ensemble de la population française ne pourrait-elle pas apparaître comme excessive à l'égard de la jeunesse ? »
Pourquoi alors vacciner cette classe d'âge ? Question subsidiaire, comment obtenir le consentement des ados ? On peut certes vacciner les adolescents qui le demanderont mais après avoir reçu une information claire. Les incertitudes liées au vaccin, à son efficacité seront notamment exposées. Les vaccinateurs joueront-ils vraiment le jeu de la transparence ?
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