Près d'un tiers des hommes de plus de 15 ans est infecté par au moins un type de papillomavirus humain (HPV) dans le monde. Et un homme sur cinq l'est par un ou plusieurs types de HPV à haut risque (HPV-HR), met en évidence une méta-analyse publiée ce 16 août sur le site du Lancet Global Health.
« Ces estimations montrent que les hommes sont fréquemment porteurs d'infections à HPV, et rappellent l'importance de les intégrer aux stratégies de prévention, pour réduire l'incidence des maladies liées au HPV chez les hommes et chez les femmes », commente l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), dont certains chercheurs ont participé à l'étude.
Chaque année, on estime que le cancer du col de l'utérus tue 350 000 femmes, dont 90 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2018, le Centre international de recherche sur les cancers (Circ) estimait que 69 400 cas de cancer chez l'homme étaient liés au HPV.
Pic de prévalence entre 25 et 29 ans
« Alors que l'épidémiologie du virus du HPV chez les femmes est bien documentée, l'épidémiologie du HPV chez les hommes est moins bien connue », soulignent les scientifiques. Parmi 5 685 publications parues entre 1995 et 2022, ils ont retenu 65 études, provenant de 35 pays et incluant 44 769 hommes.
La prévalence globale du HPV chez la population masculine mondiale est de 31 % pour tous les types, et de 21 % pour les HPV-HR. Le génotype HPV-16, à haut risque, est le plus fréquent (5 %), suivi par HPV-6 (4 %). Pour rappel, le type 16 est associé aux cancers pénien, anal, et oropharyngé, et chez la femme, il est, avec le type 18, à l'origine de près de 50 % des lésions précancéreuses de haut grade du col de l'utérus.
La prévalence du HPV est la plus élevée chez les jeunes adultes, avec un pic entre 25 et 29 ans (avec des proportions s'élevant à 35 % pour tous les types de HPV, et 24 % pour ceux à haut risque), et chez les hommes sexuellement actifs, quelle que soit leur orientation sexuelle, notamment les 15-19 ans (avec des prévalences de 28 % et de 20 % pour les HR). Quoiqu’en diminution, elle reste élevée jusqu'à l'âge de 50 ans.
La prévalence du HPV est similaire en Europe (36 %), Amérique du Nord (36 %), Afrique subsaharienne (37 %), ainsi qu'en Amérique latine (30 %), Australie et en Nouvelle-Zélande (28 %). Elle est divisée par deux en Asie de l'Est et du Sud-Est (10 % pour les HPV-HR, 15 % pour l'ensemble des types).
Inclure les adolescents dans les schémas de vaccination
En conclusion, les auteurs insistent sur l'importance d'inclure les adolescents dans les schémas de vaccination, d'autant que le Circ et l'OMS recommandent l'utilisation d'une dose unique de vaccin contre le HPV, une stratégie moins coûteuse et mieux acceptée. En France, la vaccination « généralisée » des élèves en classe de 5e, promise en début d'année par Emmanuel Macron, devrait débuter dès la rentrée avec le recueil du consentement des parents, avant deux injections à l'automne et au printemps.
(Article réalisé par Coline Garré pour Le Quotidien du Médecin)
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