Si l’endométriose est connue pour être une cause fréquente d’hypofertilité, son impact sur la grossesse est davantage discuté, avec dans la littérature, des données contradictoires quant au risque d’accouchement prématuré, de rupture prématurée des membranes, de petite taille pour l’âge gestationnel, de prééclampsie, de placenta praevia et de césarienne. Un travail français publié dans le JAMA tend à rassurer quant au risque de prématurité.
Menée par l'hôpital Cochin (AP-HP) et l’Université de Paris dans sept maternités françaises, entre 2016 et 2018, cette étude prospective a inclus au total 1 351 femmes enceintes. Un gros tiers (470) avaient précédemment été diagnostiquées (par imagerie ou histologie) comme atteintes d'endométriose. Les patientes sans antécédents ni symptômes cliniques d'endométriose constituaient le groupe témoin (n = 881).
Les chercheurs ont comparé le taux d'accouchements prématurés (avant 37 semaines d’aménorrhée) dans les deux bras, en prenant en compte l’âge de la mère, son indice de masse corporelle, le pays de naissance, la parité, les antécédents de césarienne de myomectomie, d’hystéroscopie et de prématurité. La même analyse a été effectuée en fonction des trois phénotypes différents de l'endométriose (péritonéale superficielle isolée, ovarienne et profonde).
Résultats : aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes, avec un taux d’accouchement prématuré de 7,2 % vs 6,0 % dans le groupe témoin. Par ailleurs, aucune différence n'a été trouvée entre les différents phénotypes d'endométriose ou entre les types d'accouchements prématurés (spontanés ou induits).
Pas de surveillance particulière
Ainsi, « l’endométriose ne paraît pas associée à un risque d''accouchement prématuré et le phénotype de la maladie ne semble pas interférer avec le résultat » concluent les auteurs. En conséquence, « les femmes enceintes atteintes d'endométriose ne doivent pas être considérées comme particulièrement à risque d'accouchement prématuré et la surveillance de leur grossesse ne justifie pas de modification des protocoles de suivi habituel pour prévenir le risque l'accouchement ».
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