Le Généraliste a lu pour vous

Publié le 01/02/2020

Chaque samedi, la rédaction du Généraliste vous résume en quelques lignes une sélection d’articles issus de la littérature internationale.

Pile de magazines
Crédit photo : GARO/PHANIE

-JAMA : L’hypertension diastolique isolée : une vue de l’esprit ?

En 2017, les sociétés savantes de cardiologie américaines ACC et AHA ont revu à la baisse les limites de l’HTA pour poser des bornes à 130/80 au lieu des 140/90. Avec cette définition, l’HTA diastolique isolée correspond de facto à une pression artérielle diastolique supérieure à 80 mm Hg mais une systolique inférieure à 130.

eLes auteurs ont estimé la prévalence de cette hypertension en modélisant des calculs sur de grandes cohortes NHANES, ARIC et CLUE. Du fait de l’abaissement des seuils, la prévalence est multipliée par 4 (6,5 % contre 1,3 %) mais comparées aux normotendus, les personnes ayant une HTA diastolique isolée n’ont pas plus de risques cardiovasculaires ni en termes d’évènements ni en termes de mortalité cardiovasculaire.

-PLoS One : Le rôle du stress confirmé dans le vitiligo

Le vitiligo est une affection dermatologique médiée par les lymphocytes T aboutissant à une dépigmentation progressive de la peau. Chez les individus génétiquement prédisposés, plusieurs cofacteurs ont été identifiés dont le stress. Les auteurs ont utilisé une échelle de stress perçu (perceived stress scale) et une base de données adossée à un logiciel Rocket permettant une corrélation avec des facteurs de stress déjà enregistrés. Le stress perçu est plus important dans le groupe vitiligo que dans le groupe contrôle indemnes de cette affection. Les analyses Rocket suggèrent que des maladies liées au métabolisme dont le stress interviennent comme facteur précédant le déclenchement du vitiligo. En revanche, les auteurs ne retrouvent pas d’association entre intensité du stress perçu et étendue des lésions.

-PLoS One : Tester l’audition en une seule question

La perte auditive est fréquente chez le sujet âgé et l’audiométrie, méthode de référence, est coûteuse et pas facilement accessible. Les auteurs de la Rotterdam Study ont évalué l’intérêt d’une simple question « avez-vous des difficultés à entendre jamais, parfois, souvent quotidiennement ? » pour diagnostiquer la surdité sur 4 906 patients. Ils ont défini la perte d’audition moyenne par une perte de 20 dB à l’audiométrie et une surdité modérée à 35 dB. Ils ont étudié la corrélation entre la réponse à la question et la perte objective d’audition. Au final, la capacité à classifier correctement était de 0,70 pour la surdité moyenne et de 0,86 pour la surdité modérée. Ils en concluent que la simple question permet de détecter une perte d’audition en population mais qu’elle ne saurait se substituer à une audiométrie à titre individuel.

-Nature : Des cheveux blancs en une nuit

Dans cette étude, les auteurs se sont penchés sur le syndrome de Marie-Antoinette qui se réfère au blanchissement des cheveux de la reine en une nuit juste avant sa décapitation. Ils observent expérimentalement que le stress aigu stimule fortement le système nerveux sympathique. Et provoque ainsi une déplétion majeure des cellules souches de mélanocytes dans les follicules capillaires. Ils ne savent pas si c’est le même processus qui agit dans le grisonnement des cheveux avec l’âge. Toutefois, on peut lire que :« C’est fascinant de considérer le potentiel avantage évolutif conféré par le grisonnement des cheveux induit par le stress. Les cheveux gris étant plus souvent liés à l’âge, ils pourraient être associés à l’expérience, au leadership et à la confiance ».