Les parents redoutent que la vaccination de leurs très jeunes enfants puisse épuiser leur système immunitaire et augmenter le risque infectieux non couvert par la stratégie vaccinale. De plus, les données immunologiques ont suggéré que la vaccination pouvait augmenter le risque d’infections non ciblées par ces vaccins. Bien qu’une précédente étude de cohorte danoise sur 7 vaccins n’ait pas confirmé ce sur-risque d’infections.
Toujours est-il qu’une étude de sécurité d’emploi était devenue nécessaire car le schéma vaccinal américain prévoit 10 injections protégeant contre 14 maladies infectieuses. Il faut noter que 10 à 15 % des parents retardent ou sont réticents à la complétude du schéma en 2 ans.
Cette étude cas-contrôle que vient de publier le JAMA a évalué l’exposition vaccinale des enfants de 2 à 4 ans hospitalisés pour des infections non couvertes en les comparant avec un groupe contrôle. Il a été particulièrement étudié l’exposition cumulative aux antigènes vaccinaux.
L’étude rétrospective s’est déroulée dans 5 centres américains du Vaccine Safety Datalink en rassemblant toutes les infections des enfants de 2 à 4 ans admises en urgence ou en hospitalisation entre 2003 et 2013. Elles incluaient notamment les infections respiratoires et les gastro-entérites non couvertes par les vaccins.
Les auteurs ont comparé les jeunes patients infectés à une population contrôle non infectée appariée par sexe, âge, organisation de prise en charge et notion de maladie chronique intercurrente. Ils se sont particulièrement attachés à documenter l’infection dans le dossier clinique.
Parmi les 944 enfants étudiés (193 cas et 751 patients-contrôle), les auteurs ont constaté une exposition vaccinale assez voisine entre les infectés et les non-infectés. L’exposition antigénique cumulative n’était pas significativement différente entre les deux groupes, en atteignant respectivement une somme cumulée d’antigène de 240,6 et 242,9.
Le caractère probabiliste des infections source de biais
Côté limites de l’étude, la documentation de l’infection n’était prouvée dans le dossier clinique que dans le moitié des cas, les auteurs indiquent ainsi : « 50 % des cas potentiels d’infection non protégées par le vaccin sont des faux positifs ». C’est d’ailleurs l’illustration du caractère probabiliste des infections communautaires. Il est aussi possible que les parents n’ayant intentionnellement pas fait vacciner leurs enfants recourent davantage au système de soins. Un biais de diagnostic est également envisageable puisque les médecins peuvent être davantage enclins à hospitaliser des enfants insuffisamment vaccinés.
Au total, la vaccination n’augmente pas le risque des infections non couvertes pas ces vaccins. Les auteurs concluent que « cette étude ne révèle aucune association bénéfique ou délétère avec l’exposition antigénique vaccinale cumulative chez de jeunes enfants ayant une infection non couverte par les vaccins et hospitalisés en urgence ou dans un service hospitalier ». Ce travail rejoint l’étude danoise sur l’innocuité des vaccins sur un sur-risque infectieux. C’est une donnée rassurante à l’heure de l’obligation vaccinale quand un doute planait sur une éventuelle perturbation immunologique induite par les vaccins.
JAMA. 2018;319(9):906-913. doi:10.1001/jama.2018.0708
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