Quel est le niveau d’immunité conférée par une infection par le SARS-CoV-2 ? Une méta-analyse publiée dans le Lancet revient sur cette question.
Si plusieurs publications antérieures s’étaient déjà penchées sur le sujet, « notre étude est la première à évaluer de manière exhaustive, par variant, la protection immunitaire naturelle contre la réinfection au Covid-19 et la diminution de l'immunité en fonction du temps écoulé depuis la primo-infection », soulignent les auteurs.
Ces derniers ont passé au crible 65 études s’étant penchées sur la réduction du risque de Covid-19 chez les personnes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2 par rapport à celles sans infection antérieure.
Une protection élevée et durable vis-à-vis des formes graves
Publiées entre le début de l’épidémie et septembre 2022, ces études ont permis de prendre en compte l'émergence des différents variants au fil du temps.
Résultats : si, pour les virus « ancestraux » et les variants Alpha, Bêta et Delta, une infection antérieure permet une forte réduction du risque de réinfection et de Covid symptomatique (82 %), la protection vis-à-vis de ces deux critères est moindre pour le variant Omicron, de l’ordre de seulement 43 %.
En revanche, la protection contre les formes graves (avec hospitalisation ou décès) apparaît « universellement élevée », de l’ordre de 78 %, quel que soit le variant considéré.
Même constat concernant la durée de protection. Si, globalement, celle-ci diminue plus rapidement pour le variant Omicron que pour les virus antérieurs, la protection vis-à-vis des formes graves reste élevée pour tous les variants, de l’ordre de 90 % pour les virus ancestraux, Alpha et Delta, et de 89 % pour Omicron BA.1 à 40 semaines.
Soit, au total, des niveaux de protection « au moins aussi élevés, sinon supérieurs, à celui fourni par la vaccination à deux doses utilisant des vaccins à ARNm », soulignent les auteurs.
Des implications pour la gestion de l'épidémie
Si ce constat ne remet pas en cause l’intérêt de la vaccination, il pourrait avoir « des implications importantes pour les recommandations déterminant le moment d’administration des vaccins, y compris pour les rappels », estiment les auteurs. Ces résultats suggèrent, par ailleurs, que « les restrictions basées sur le statut immunitaire et les mandats de vaccination devraient tenir compte à la fois de l'immunité conférée par la vaccination et de celle fournie par une infection naturelle ».
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