Une équipe iranienne a réussi à démontrer l’efficacité de l’injection intra-coronaire de cellules souches mésenchymateuses après un infarctus du myocarde(IDM) pour prévenir le risque de récidive et d’insuffisance cardiaque. Des résultats encourageants d’autant que la cohorte comptait 396 patients avec 136 patients dans le bras actif et 36 mois de suivi. Leur essai, Prevent-Taha8, n’ayant inclus que très peu de femmes, d’autres études devront confirmer ou infirmer le bénéfice dans cette population. Pour les chercheurs, ces résultats suggèrent que cette technique pourrait constituer « une procédure adjuvante précieuse après un infarctus du myocarde », même si des recherches plus approfondies sont nécessaires « pour explorer les mécanismes sous-jacents de la thérapie par cellules souches mésenchymateuses et optimiser son application dans la pratique clinique ». Leurs travaux sont publiés dans The British Journal of Medicine.
Si la thérapie cellulaire cardiaque fait miroiter de grands espoirs dans l’insuffisance cardiaque (IC), les déconvenues ont également été nombreuses. Il y a quelques années, l’essai Dream-HF n’avait pas démontré l’intérêt des cellules souches mésenchymateuses (CSM) sur la réduction du risque d’IC après un IDM (suivi moyen de 30 mois). Avant lui, l’essai Bami avait souhaité évaluer l’injection intra-coronaire de cellules souches mononucléaires issues de la moelle osseuse. Mais faute de patients inclus (objectif de 3 000), les auteurs n’étaient pas non plus parvenus à démontrer l’efficacité de cette thérapie, malgré de premiers signaux positifs.
En France, à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, AP-HP), le Pr Philippe Menasché, après des travaux sur les cellules progénitrices cardiaques issues de cellules souches embryonnaires, a élargi ses travaux au sécrétome, et plus précisément à celui des vésicules de cellules progénitrices cardiaques obtenues à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS). Le Pr Menasché et son équipe se sont ensuite intéressés à l’injection de sécrétome seul après un IDM, comme en témoigne l’étude Secret HF qui a montré un bénéfice sur la fonction cardiaque (en intra-veineux ou en intra-cardiaque).
À 6 mois, une amélioration de la fraction d’éjection
Dans cette nouvelle étude iranienne, les patients (80,8 % d’hommes) issus de trois centres hospitalo-universitaires à Shiraz (Iran) étaient âgés en moyenne de 57 à 59 ans, n’avaient pas d’antécédents cardiaques et avaient fait un IDM avec sus-décalage du segment ST (Stemi) traité par revascularisation coronaire percutanée (PCI). Les patients avaient une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) inférieure à 40 % et des lésions du myocarde importantes. Ils ont été randomisés en 1:2 pour recevoir, soit une perfusion intra-coronaire de CSM allogéniques issues de la gelée de Wharton (tissu du cordon ombilical) dans les 3 à 7 jours suivant la crise cardiaque en plus des soins standards, soit les soins standards (n = 260).
Le traitement par CSM était associé à une réduction de la prévalence de l’IC (2,77 contre 6,48 pour 100 personnes-années [PA]), du taux de réadmission à l’hôpital pour IC (0,92 contre 4,20/100 PA), et de décès cardiovasculaires combinés aux hospitalisations pour IDM ou IC (2,8 contre 7,16/100 PA). À 6 mois, la fonction cardiaque du groupe intervention s’était améliorée de façon plus importante que celle du groupe standard (+6 points en moyenne).
Cependant, l’intervention n’avait pas de bénéfice statistiquement significatif sur les réadmissions à l’hôpital pour IDM (1,23 contre 3,06/100 PA), sur les décès toutes causes confondues (1,81 contre 1,66/100 PA) et les décès d’origine cardiovasculaire (0,91 contre 1,33/100 PA), en tant que critères simples.
Les auteurs ne déclarent aucun événement indésirable. Les biomarqueurs de l’insuffisance cardiaque et les effets physiologiques de l’intervention sur le tissu cardiaque n’ont pas été évalués, une limite de l’étude.
La thérapie génique dans l’insuffisance cardiaque fait son retour
Une équipe de recherche américaine a lancé un essai de phase 1 afin d’évaluer un nouveau vecteur viral adéno-associé (AAV) chimérique cardiotrope : AB-1002. Ce dernier délivre un inhibiteur de la protéine phosphatase 1 aux cardiomyocytes afin d’améliorer la fonction cardiaque. Les auteurs ont inclus 11 patients (9 hommes) atteints d’une cardiomyopathie non-ischémique (NYHA 3) avec une FEVG comprise entre 15 et 35 % qui ont reçu une perfusion coronaire d’AB-1002 à différents dosages. Ils rapportent l’absence d’événements indésirables et un décès non lié à AB-1002. Chez tous les patients, est observée une amélioration de la fraction d’éjection, de la gravité de l’insuffisance et de la performance fonctionnelle. Leurs travaux viennent d’être publiés dans Nature.
 
                        
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