Alors que dans certains territoires les délais pour se faire tester vis-à-vis du SARS-Cov-2 et obtenir les résultats s'allongent, une étude de modélisation publiée dans le Lancet Public Health confirme que tout retard entre l’apparition des symptômes et l’obtention de la PCR peut être préjudiciable à l’endiguement de l’épidémie. Avec un seuil de 3 jours à partir duquel la transmission virale ne peut plus être suffisamment réduite pour contrôler la propagation du virus, même en cas de contact-tracing ultérieur optimal.
Pour arriver à ces conclusions, les auteurs ont modélisé plusieurs scénarios et analyser leur impact sur le taux de reproduction effectif (R) selon le délai entre la réalisation du test et les premiers symptômes, la rapidité et les modalités du contact-tracing (conventionnel ou numérique) et la proportion de cas index et de sujets contact testés.
2 jours maximum
Résultats : dans le cas de figure le plus optimiste (80 % des cas index testés dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes et mise en œuvre du contact-tracing le jour même avec une couverture de 80 % des contacts), et en supposant qu'environ 40 % des transmissions se produisent avant l'apparition des symptômes, les auteurs estiment que le R peut être ramené à 0,8 (soit un taux inférieur à 1 permettant de contrôler l'épidémie). Si le délai de test approche 2 jours, le tracing doit être effectif dans un délai de 1 jour maximum avec une couverture d’au moins 80 % des contacts pour maintenir le R en dessous de 1. Une fois que le délai de test atteint 3 jours ou plus, même un tracing parfait des contacts (couverture de 100 % sans délai) ne peut ramener le R en dessous de 1.
Selon le temps écoulé entre l’apparition des symptômes et la réalisation du test, la réduction de la transmission par cas index peut aller de 79,9 % pour un délai de moins de 24 heures à 41,8 % pour un délai de 3 jours et 4,9 % pour 7 jours.
Une fenêtre de tir plus étroite avec le contact-tracing conventionnel
Les auteurs mettent aussi en évidence des différences selon les modalités du contact tracing, la démarche conventionnelle nécessitant plus de temps et permettant une moins large couverture que le pistage numérique. D'où une "fenêtre de tir" plus étroite.
Avec le traçage conventionnel, le R resterait au-dessus de 1 dès que le délai de test du cas index dépasse 24 heures, tandis que le traçage par applications mobiles pourrait maintenir le R en dessous de 1 pour un délai pouvant aller jusqu'à 2 jours (sous réserve d’une couverture de tests et de traçage d’au moins 80 %).
« Dans notre modèle, minimiser les délais de test est l’élément ayant le plus grand impact sur la réduction de la transmission du virus, souligne le Pr Mirjam Kretzschmar, co-auteurs de l'étude, (Utrecht, Pays-Bas). L'infrastructure de test est donc le facteur le plus critique pour le succès d’une stratégie de contact tracing ».
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