Des chirurgiens américains se préparent à effectuer la première greffe de pénis aux Etats-Unis sur un soldat blessé en Afghanistan, a indiqué lundi le centre hospitalier universitaire Johns Hopkins. L'intervention sera pratiquée d'ici un an, peut-être avant, a précisé l'hôpital de Baltimore (est). Le bénéficiaire est un jeune soldat blessé en Afghanistan sur lequel on implantera un nouveau pénis provenant d'un donneur décédé.
Les chirurgiens de Johns Hopkins espérent pouvoir rétablir la fonction urinaire, restaurer les sensations et la capacité d'avoir des rapports sexuels quelques mois après l'opération. Le Dr Andrew Lee, chef du service de chirurgie reconstructive à Johns Hopkins, interviewé par le New York Times met toutefois en garde contre des attentes irréalistes des patients qui pourraient penser pouvoir retrouver entièrement les fonctions de leur membre viril.
Il a toutefois jugé "réaliste" pour ces hommes d'espérer pouvoir procréer. Dans le premier cas prévu, seul le pénis a été affecté, pas les testicules, a-t-il précisé. De ce fait, s'il parvient à procréer, le soldat sera bien le père de l'enfant. Les militaires blessés qui auront perdu leurs testicules pourront aussi recevoir une greffe de pénis mais sans pouvoir procréer, précise le médecin.
Pour sa part, le jeune Sud-africain greffé en décembre 2014 sera papa d'ici la fin de l'année, ont annoncé ses médecins en juin. Deux de ces greffes ont en effet déjà eu lieu dans le monde, une réussie en Afrique du Sud en 2014 et une autre en Chine en 2006, qui a échoué.
Aux Etats-Unis, d'autres interventions de ce type sont prévues. Au total, la faculté de médecine de Johns Hopkins a donné son feu vert aux chirurgiens pour procéder à 60 greffes expérimentales de ce type. Elle évaluera ensuite les résultats pour décider si une telle opération peut devenir une procédure courante. Outre-Atlantique, la demande pourrait être plus importante qu'on ne l'imagine. De 2001 à 2013, 1.367 militaires américains déployés en Irak et en Afghanistan ont été blessés aux parties génitales, selon le Pentagone. La quasi-totalité avait moins de 35 ans et a été blessée par l'explosion d'une bombe artisanale. "On ne parle pas souvent de ces blessures génito-urinaires", relève le Dr Lee. "Ces blessures sont aussi dévastatrices que tout autre traumatisme qu'un soldat peut subir", a-t-il poursuivi, évoquant "le retour de jeunes hommes dans la vingtaine avec la région du pelvis totalement détruite".
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