« La chirurgie ambulatoire peine à devenir majoritaire en France puisque son taux avoisine les 45%, ce qui est inférieur à celui en vigueur dans la plupart des pays occidentaux ». C’est ce que déclare la société de chirurgie vasculaire et endovasculaire de langue française (SCVE), dans un communiqué daté du 28 avril. Ce seuil est également en dessous des objectifs fixés par les pouvoirs publics. En effet, en 2014, Marisol Touraine, déclarait vouloir atteindre en 2016 un taux d’interventions pratiquées en ambulatoire de plus de 50%. La société savante appelle, en conséquence, à « lever certains freins » et à « changer les mentalités », de façon à développer d’avantage la pratique ambulatoire dans le domaine de la chirurgie vasculaire.
Les signataires font ainsi remarquer que l’ambulatoire est très majoritaire pour le traitement des varices (76%) mais très peu développé en chirurgie artérielle. Notamment pour le traitement de l’artériopathie des membres inférieurs en ambulatoire qui concerne moins de 2% des interventions. Cette chirurgie, pourrait, d’après eux, se développer de manière « efficace et sûre » , y compris pour des interventions a priori d’une certaine complexité, comme les opérations sur des sténoses carotidiennes, ou les anévrismes de l’aorte abdominale, sous réserve de bien sélectionner les patients.
Les auteurs détaillent les obstacles à l’extension de ce type de chirurgie, qui se situent, selon eux, au niveau des « incohérences des forfaits hospitaliers ». La nomenclature doit « s’adapter aux pratiques innovantes » et les nouvelles technologies (matériels plus petits et moins invasifs, dispositifs de fermeture percutanée), pouvoir se diffuser , « via une prise en charge financière adéquate ». Par ailleurs, pour la SCVE, « la mauvaise adaptation du libellé des actes ambulatoires freine encore leur développement en chirurgie des abords d’hémodialyse ». Pourtant « cette chirurgie recouvre une grande variété d’interventions dont 70 à 80% sont accessibles à l’ambulatoire », notent-ils.
Dans ce contexte, fin 2016, le Pr Corinne Vons, présidente de l’Association française de chirurgie ambulatoire avait plaidé, durant le congrès de l’association, pour une plus grande cohérence entre la codification des actes médicaux par l’Assurance maladie et le choix des actes éligibles à la chirurgie ambulatoire par le Ministère de la santé.
Les chirurgiens vasculaires se déclarent, quant à eux, fortement engagés dans le développement de la chirurgie ambulatoire, notamment par le biais de l’étude multicentrique AMBUVASC, qui vise à comparer, chez des patients atteints d’artériopathie périphérique, le rapport coût/bénéfices entre l’hospitalisation conventionnelle et la prise en charge ambulatoire. Près de 20 patients sont actuellement inclus dans cette étude qui doit en compter à terme 160.
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