On assiste depuis quelques années, en France à une diminution de l’adhésion des Français à la vaccination, passée de 90 % en 2005, à 61,5 % en 2010. En cause, les « scandales » sanitaires et la grippe H1N1 qui ont entamé la confiance dans les médicaments et les vaccins. Paradoxalement, sur plusieurs vaccins (hépatite B, ROR), les couvertures vaccinales sont en augmentation. Pour d’autres, elles ont juste stagné, comme pour l’HPV. Or, d’après les données de l’Observatoire de la médecine générale, les généralistes vaccinent 12 % de leurs patients. Et un acte sur vingt en médecine générale est un acte de vaccination.
L’étude DIVA se proposait donc d’identifier le poids des différents facteurs qui pouvaient expliquer le comportement des médecins vis-à-vis de la vaccination. « Le but de l’étude DIVA, était de présenter un test qui permette d’évaluer l’investissement des MG dans la vaccination », explique le Dr Didier Duhot (SFMG, Pantin), coauteur de ce travail avec le Dr Luc Martinez (SFMG, Bois d’Arcy).
40 concepts classés en 6 thèmes
Ce travail a comporté une phase qualitative avec une revue de la littérature internationale et des groupes de discussion. Une quarantaine de déterminants de vaccination ont été relevés et classés en sept thèmes. Puis six groupes de discussion de MG ont été constitués autour de ces thèmes. Ils ont abouti à l’identification de 40 concepts classés en six thèmes. Soit le vaccin, la maladie, le vécu du MG, les aspects pratiques organisationnels de la vaccination, les bénéfices attendus, les relations médecins-patients. Enfin, lors d’une phase quantitative, un auto-questionnaire a été créé, et communiqué à 1?200 médecins généralistes qui y ont répondu.
Résultats, pour une maladie qui a une présence rare dans leur pratique, comme la méningite chez l’enfant, les MG voient moins l’utilité de vacciner. À l’inverse, pour une pathologie sévère, (comme l’hépatite) le médecin aura plus tendance à pratiquer une vaccination. En cas d’ existence d’une alternative préventive ou curative à la vaccination, comme pour l’HPV où l’on peut faire des frottis avec dépistages, le médecin peut penser que l’intérêt du vaccin est moins évident. De plus il ressort que les MG accordent peu de crédit à l’information vaccinale venant des agences sanitaires et des laboratoires pharmaceutiques, comparativement à la littérature scientifique qui a leur faveur. Ces constats, parmi d’autres, permettront de faire évoluer la pratique en termes de vaccination.
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