En France, on relève 600 000 pneumonies par an (dont 130 000 à pneumocoques), qui surviennent pour moitié après 65 ans. Une pneumonie accélère le déclin fonctionnel et la dépendance d’où l’importance de sa prévention par la vaccination et la prise en charge de certaines comorbidités.
L’âge en lui-même est un facteur de risque en majorant la charge bactérienne par la diminution de la fonction muco-ciliaire, de l'efficacité de la toux, du fonctionnement du diaphragme tandis que, parallèlement, l’immunosénescence altère la réponse immune. D’autres facteurs de risque entrent aussi en ligne de compte. Ainsi, les pneumonies sont d’autant plus fréquentes et graves que le nombre de comorbidités augmente, avec une mortalité supérieure non seulement au cours de l’épisode aigu mais dans l’année qui suit. Ces facteurs se cumulent, conférant aux sujets âgés un risque aussi élevé que celui d’un immunodéprimé.
Parkinson, asthme, démence…
« On connaît les facteurs de risque classiques, immunodépression acquise ou iatrogène, cancers ou hémopathies, pathologie cardiaque ou respiratoire, diabète, mais nous devons aussi nous intéresser à des éléments moins connus comme les lésions du SNC qui sont plus délétères que l’asthme, le Parkinson, la démence, l’ostéoporose, etc. », insiste le Pr Gaëtan Gavazzi (Grenoble). La malnutrition protéino-énergétique, la déshydratation, la perte de poids récente, la dépendance, la diminution du statut fonctionnel sont des facteurs indépendants de pneumonies, mais aussi la prise de psychotropes, d’IPP et surtout de pantoprazole qui multiplierait par deux le risque dès le début du traitement.
Deux études récentes pointent d’autres facteurs de risque majeurs de pneumonie comme le fait d'avoir une sonde digestive, (risque x3), un cathéter urinaire, un antécédent de fièvre dans le mois écoulé (x2) ou d’oxygénothérapie (x4) ou encore des troubles de la déglutition (x4). Depuis peu on insiste aussi beaucoup sur la mauvaise hygiène bucco-dentaire qui majore le portage microbien, elle-même favorisée par les parodonthopathies, le diabète, l’AVC, la démence, le Parkinson, l’altération du réflexe salivaire et la xérostomie généralement iatrogène.
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