J’EXPLIQUE
•L’asthme est une maladie chronique des bronches qui se traduit par une hyperréactivité de celles-ci à certaines stimulations : tabac, polluants, allergènes, froid…
• Cette maladie associe deux phénomènes : d’une part une contraction des muscles qui entourent les bronches et d’autre part une inflammation, qui crée un gonflement de la paroi intérieure des bronches et une sécrétion accrue de mucus. L’ensemble aboutit à une réduction du calibre des bronches et donc à la diminution du flux respiratoire.
• L’asthme diffère d’une personne à l’autre et selon les périodes de la vie. Il peut devenir un handicap en raison de crises fréquentes et graves. 1 000 à 1 500 Français en meurent chaque année alors que l’immense majorité de ces décès auraient pu être évités par une prise régulière du traitement.
• 40% des asthmatiques ne prennent pas leurs médicaments, et davantage encore à l’adolescence. L’inobservance aux traitements et/ou aux consultations de suivi est un facteur de risque de non-contrôle de l’asthme, de visites aux urgences, d’hospitalisations, d’asthme aigu grave, d’asthme presque mortel et de mort par asthme. L’inobservance est également associée à l’absentéisme scolaire et professionnel (7 millions de journées d’arrêt de travail par an).
• Les asthmatiques ont une mauvaise perception de leur dyspnée, qu’ils sous-estiment de 20-25 %. Ils sous-estiment aussi le contrôle de leur maladie : 9 asthmatiques sur 10 se considèrent bien contrôlés alors que 8 sur 10 ont en réalité un contrôle médicalement inacceptable.
• L’asthme est contrôlé lorsqu’il n’y a aucun (≤2/par semaine) symptôme diurne ni aucune limitation des activités ni aucun symptôme nocturne ni (≤2/semaine) besoin du traitement d’urgence ET que le DEP est normal.
J’INFORME
• En cas d’asthme persistant (symptômes au moins une fois par semaine), il faut agir sur l’inflammation par un traitement de fond quotidien et ne pas se traiter au coup par coup au moment des crises.
• Le traitement de la crise apporte un soulagement immédiat. Le traitement de fond agit sur le long terme ; il est normal de n’en ressentir aucun bénéfice immédiat.
• Les traitements disponibles sont efficaces. Il n’y a pas d’accoutumance aux médicaments anti-asthmatiques, quels qu’ils soient. Leur efficacité perdure, même lorsqu’ils sont pris régulièrement pendant plusieurs années. Les traitements ne sont pas dangereux, même à long terme.
• Si les crises se répètent, même si elles sont de faible intensité, elles peuvent entraîner une réduction des capacités respiratoires car l’inflammation entretient une obstruction bronchique et pourrait participer au déclin accéléré du VEMS chez certains asthmatiques.
• En cas de crise, au-delà de sa prise en charge immédiate, faire un bilan respiratoire afin de mettre en place un traitement qui préviendra les crises, et évitera de faire appel aux urgences ou d’être hospitalisé.
JE PRESCRIS
• En cas d’asthme sans traitement de fond et mal contrôlé : un corticostéroïde inhalé (CSI) à dose moyenne (béclométhasone 500-1 000 µg/j, budésonide 400-800 µg/j, fluticasone 250-500 µg/j).
• En cas d’asthme mal contrôlé sous CSI à dose faible ou moyenne : augmenter la dose de CSI ou prescrire un traitement additionnel.
• En cas d’asthme contrôlé : rechercher le traitement minimal efficace, par paliers de 3 mois, en baissant les CSI de 25-50 %.
• Le malade doit être revu 1 à 3 mois après tout changement du traitement de fond.
• Un calendrier de consultation chez l’asthmatique contrôlé comprenant une mesure du DEP : chaque année en l’absence de traitement de fond ; tous les 6 mois sous CSI à dose faible à moyenne (EFR semestrielle si possible, sinon annuelle) ; tous les 3 mois sous CSI à forte dose (EFR trimestrielle si possible, sinon semestrielle).
• Après une crise ayant nécessité des corticoïdes oraux : une consultation avec mesure du DEP à 1 semaine et 1 mois.
J’ALERTE
• Appeler le 15 en cas de grande difficulté à respirer ; de coloration bleutée des lèvres ou des ongles ; de dilatation des narines, sueurs ; de difficultés à parler ou à marcher ; de confusion, agitation ou perte de connaissance ; de DEP < 50 % des valeurs habituelles ; d’inefficacité du ß2 mimétique d’action rapide.
• Ne jamais modifier le traitement de fond par soi-même.
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