Surnommé l'Ambroise Paré anglais, Thomas Gale eut pour maître Richard Ferris, le chirurgien personnel de la reine Elizabeth. Avant de finir sa carrière à Londres comme chirurgien et y jouir de la plus grande renommée, il avait servi en qualité de chirurgien dans l'armée d'Henri VIII où il put se rendre compte du déplorable état de la chirurgie militaire à cette époque comme il l'explique dans le premier volume de ses œuvres chirurgicales ("Chirurgical works").
Si l'objet principal de cet ouvrage est de recommander les études scientifiques et de montrer la liaison qu'ont entre elles toutes les branches de l'art de guérir, il s'attarde en effet sur les prétendus chirurgiens qui officiaient lors des campagnes militaires.
Un onguent merveilleux à base de poix de cordonnier et de rouille de vieux chaudrons
Thomas Gale écrit ainsi : "Je me rappelle qu'à mon arrivée près de Montreuil, sous Henri VIII, je trouvais là grand nombre de drôles qui avaient l'impudence de faire les chirurgiens. La plupart étaient des châtreurs de truies ; d'autres, de chevaux ; et plusieurs, des chaudronniers de campagne ou des savetiers; Cette noble secte était connue sous le nom de sangsues des chiens. Avec ces sortes de guérisseurs, le traitement n'était jamais long : deux pansements suffisaient communément, les blessés esquivant le troisième en partant pour l'autre monde. Le duc de Merfolk ayant pris le commandement de cette armée ne tarda point à être instruit de ce désastre, et pour reconnaître la cause qui rendait mortelle les plaies les plus légères, il appela quelques chirurgiens habiles, et je fus du nombre. Nous fîmes notre ronde dans le camp et, bientôt, nous rencontrâmes plusieurs de ces " bons compagnons " qui usurpaient ainsi le nom et les gages de chirurgien. Nous leur demandâmes s'ils étaient chirurgiens : ils répondirent que oui. Nous leur demandâmes derechef sous quels maîtres ils s'étaient instruits ; ces affronteurs à face impudente nous répondirent : l'un sous un tel devin et l'un sous un autre qui tous étaient morts. Nous nous informâmes encore avec quelle drogue ils soignaient. Ils nous montrèrent un pot ou une boîte qu'ils avaient dans leur boujette, pleine d'une vilénie propre à graisser les pieds des chevaux. D'autres, et ceux-ci étaient savetiers ou cordonniers, faisaient avec de la poix de cordonnier et de la rouille de vieux chaudrons un onguent qu'ils appelaient merveilleux. Les garnements, une fois démasqués, le général les fit livrer à la prévôté pour être pendus en récompense de leurs dignes services, à moins qu'ils n'avouassent franchement qui ils étaient, quelle était leur profession, ce qu'ils firent à la fin... ".
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