« Avec lui, l’opération paraissait facile, trop facile même. On aimait à le voir aux prises avec des situations périlleuses, avec une opération hardie qu’il venait ce concevoir ; chez lui, la rapidité et l’élégance étaient fonction de sa méthode et de sa précision… » C'est en ces termes admiratifs que le Pr Maurice Patel rendit hommage à son maître, Mathieu Jaboulay, le dernier des chirurgiens-majors de l'Hôtel Dieu de Lyon, pionnier de la chirurgie digestive. Jaboulay est né le 5juillet 1860 à Saint-Genis-Laval , dans le Rhône, où son père était menuisier. Après des études au petit séminaire de Lyon, Jaboulay - externe des hôpitaux à 19 ans, Interne des hôpitaux de Lyon à 21 ans, docteur en médecine à 25 ans, agrégé d’anatomie à 30 ans - se trace une voie royale dans le milieu médical lyonnais d'autant qu’à sa fonction de chirurgien-major de l'Hôtel -Dieu vient s'ajouter celle de titulaire de la chaire de clinique chirurgicale de la Faculté de la capitale des Gaules.
Un "artiste de l’action"
Chirurgien novateur, est le premier à décrire l'opération de la désarticulation intérilio-abdominale ainsi que l’amputation ostéoplastique de pied. Considéré comme un "artiste de l'action" au geste sobre et précis, la réputation de Jaboulay ne cesse de croître et on vient de Paris et même de l'étranger pour assister à ses interventions. Infatigable, le chirurgien lyonnais va aussi faire progresser la chirurgie du système nerveux, travaillant sur les tumeurs cérébrales et l'épilepsie. Il va même être un pionnier de la transplantation d'organes quand, en 1906, assisté de son élève Alexis Carrel il va tenter, sans succès, la xénogreffe d'un rein de porc sur le pli du coude d'un jeune homme qui souffrait d'urémie.
Une mort atroce
Jaboulay va, à partir de cette date délaisser peu à peu les blocs opératoires passionné par ses travaux sur le cancer et cherchant en vain une origine parasitaire à la maladie. Jusqu'au 4 novembre 1913 où, monté à Paris pour présider un concours d'agrégation, le chirurgien va périr dans des conditions atroces. Le rapide dans lequel il a pris place déraille au niveau de Melun et les wagons de bois s'embrasent. Le médecin Lacassagne est dépéché sur les lieux de la catastrophe et réalise rapidement l’identification du corps de Jaboulay, ce qui permet de rédiger le certificat de décès et d'attribuer dans les délais la chaire de clinique chirurgicale de la faculté de médecine de Lyon à son successeur.Après les obsèques solennelles de Jaboulay à Lyon, une souscription est levée pour ériger une statue à la gloire du chirurgien. La réalisation en est confiée au Grand Prix de Rome 1904, Jean-Baptiste Larrivé, cette statue étant aujourd'hui visible dans les jardins de la Faculté, dans le quartier de Grange Blanche.
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