On pourrait presque parler de Jean-Louis Petit comme d’un Mozart de l’anatomie ! Jugez-en : profitant de ce que l’anatomiste Littré (le premier à avoir décrit le diverticule de Merckel) habitait la maison de son père, il se sentit irrésistiblement attiré par cette science dès l’âge de sept ans. À neuf ans, il est déjà capable de faire la plupart des préparations et de répéter à qui voulait l’entendre les leçons de Littré. Celui-ci lui confiera même, alors qu’il était à peine âgé de douze ans, le soin de son amphithéâtre.
Un zèle étonnant
Adolescent, Petit fut placé chez un chirurgien parisien et son zèle se fit rapidement remarquer. On le retrouva ainsi plusieurs fois endormi sur le seuil de l’hôpital de la Charité afin de pouvoir être le premier à rentrer à l’ouverture des portes et s’assurer ainsi une place de choix près du lit des malades qui allaient subir d’importantes opérations.
À dix-huit ans, en 1692, on le retrouve dans l’armée commandée par le Maréchal de Luxembourg pendant la Guerre de neuf ans. Le conflit terminé, Petit est reçu maitre en chirurgie le 27 mars 1700. Il ouvre chez lui une école d’anatomie et de chirurgie tout en donnant des cours publics dans les écoles de médecine.
Une irrésistible ascension
Continuant son irrésistible ascension, Petit fut nommé en 1724 démonstrateur à l’école de chirurgie. Censeur royal en 1730, il devient directeur de l’Académie royale de chirurgie en 1731. Entre-temps, Petit a publié en 1706 un ouvrage « L’Art de guérir les maladies des os, où l’on traite des luxations et des fractures avec une machine de nouvelle invention pour les réduire » qui fait immédiatement autorité mais l’ouvrage de sa vie est un imposant « Traité des maladies chirurgicales et des opérations qui conviennent » qui sera complété après sa mort par son élève, François-Dominique Lesne.
Petit devient aussi le médecin des rois et des princes, appelé par Auguste II en Pologne et par Don Ferdinand en Espagne qui, tous deux, voulurent le retenir et s’attacher définitivement ses services.
Parmi les différents apports de Petit à la science chirurgicale, on retiendra son perfectionnement de la fistule lacrymale. Il modifia aussi la forme des aiguilles dont on se servait avant lui pour l’opération du bec-de-lièvre et fit évoluer avec bénéfice le traitement des hernies étranglées. Il simplifia l’opération de la fistule anale et fut le premier à signaler les suites fâcheuses de la lésion des vaisseaux sanguins du cordon spermatique dans l’opération de l’hydrocèle.
Mais si l’on se souvient aujourd’hui de Petit, c’est parce qu’il a laissé son nom à une structure anatomique, le «triangle de Jean-Louis Petit » ou trigone lombaire. On lui doit aussi la première description de l’hématome extra-dural. Ainsi que des «méthodes pour « extirper les seins cancéreux » et des « préceptes pour l’amputation des membres ». Nommé à l’Académie Royale des Sciences en 1732, Petit mourut le 20 avril 1750 à Paris.
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