Il aura vraiment marqué son siècle ! Michael DeBakey, géant de la chirurgie cardio-vasculaire a, en effet, vécu cent ans, né le 7 septembre 1908 à Lake Charles, en Louisiane. Durant sa carrière médicale qui s’est étendue sur plus de sept décennies, il aura été l’homme des premières : pompes à rollers, endartériectomie carotidienne, transplantation des deux reins, du cœur et d’un poumon d’un seul donneur, prothèses vasculaires en Dacron (il a bricolé la première sur la machine à coudre de sa femme), réparation de l’anévrisme aortique… et effectué plus de 60 000 interventions chirurgicales !
Peut-être même Michael DeBakey a-t-il vécu 102 ans puisque ce fils d’immigrants libanais maronites serait en fait né sous le nom de Michel Debaghi en 1906 dans le village de Marjayoun, à dix kilomètres de la frontière actuelle avec Israël… Très tôt attiré par la médecine, DeBakey après des études à l’université de Tulane, à La Nouvelle-Orléans, va se spécialiser en chirurgie à Strasbourg avec le Pr René Leriche puis à Heidelberg avec le Pr Martin Kirschner. Dès 1931, le chirurgien cardio-vasculaire conçoit le système de pompe qui permettra la mise au point des machines cœur-poumon et les premières opérations à cœur ouvert. De retour aux États-Unis, à Tulane, DeBakey va, en 1939, être l’un des premiers à mettre en relief le rôle du tabac dans le cancer du poumon. Durant la Deuxième Guerre mondiale, DeBakey va être à l’origine de la création des Mobile Army Surgical Hospital, les fameux M.A.S.H. rendus célèbres par le film de Robert Altman.
En 1953, la première angioplastie et en 1964 le premier pontage coronarien
La guerre terminée, DeBakey va s’installer à Houston et travailler au Baylor College of Medicine, un temple de la recherche clinique et biomédicale, où il va diriger le département de chirurgie de 1948 à 1953, année où il réalise la première angioplastie. Après avoir effectué en 1956 la première réparation d’une communication congénitale interventriculaire, DeBakey va, à partir de 1960, commencer ses recherches pour développer un cœur artificiel. C’est aussi à partir de cette date, novateur là encore, qu’il commence à filmer ses interventions.
En 1964, il pratique le premier pontage coronarien et est nommé doyen du Commissariat présidentiel pour le cancer et les maladies du cœur et du cerveau.
Le « magicien du cœur »
Au cours de sa carrière, DeBakey va opérer indifféremment les plus pauvres comme les personnalités au nombre desquelles John Kennedy, Lyndon Johnson, Richard Nixon, le shah d’Iran, le roi Hussein de Jordanie, Aristote Onassis ou encore Marlène Dietrich et Jerry Lewis. En 1996, alors qu’il a 88 ans, il est encore appelé à la rescousse comme consultant pour le quintuple pontage coronarien que doit subir Boris Eltsine qui l’a surnommé le « magicien du cœur ». Quelques semaines avant sa mort, DeBakey connaîtra un ultime hommage à Washington où George W. Bush lui décerne la médaille d’or du Congrès. Trois auparavant, en 2005, alors qu’il avait 97 ans, DeBakey avait souffert d’une dissection aortique dont il avait été opéré avec succès (après avoir refusé dans un premier temps l’intervention) devenant ainsi le survivant le plus âgé à l’intervention qu’il avait mise au point des années plus tôt !
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