Descendant du Pasteur Jean Monod, Jacques Monod, est né à Paris le 9 février 1910. Après des études secondaires à Cannes, le future prix Nobel regagne Paris en 1928 pour y passer une licence en sciences. Puis, au laboratoire d'évolution des êtres organisés (1932-1934), il prépare une thèse de doctorat sur la cinétique de la croissance des populations bactériennes, thèse qu'il soutient avec succès en 1941. Entretemps, Monod a obtenu une bourse Rockefeller en 1936, ce qui lui permet d’aller travailler dans le laboratoire de T. H. Morgan au California Institute of Technology où il s’initie à la génétique, science qui en est encore à ses premiers balbutiements en France.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jacques Monod entre dans la Résistance, avec son demi-frère Philippe, ce qui ne l’empêche pas, en 1942 de publier son prmier ouvrage scientifique « Recherches sur la croissance des cultures bactériennes ».
Prix Nobel en 1965, directeur de l’Institut Pasteur en 1971
Le conflit mondial terminé, Jacques Monod entre à l'Institut Pasteur dans le service d'André Lwoff comme chef de laboratoire, jusqu’en 1953, puis comme chef du service de physiologie microbienne. il est chargé, en 1954, de la création et de la direction du service de biochimie cellulaire. Cinq ans plus tard, il enseigne la chimie du métabolisme à la faculté des sciences de Paris. En 1967, Il est nommé professeur au Collège de France. De 1971 et jusqu'à sa mort, le 31 mai 1976 à Cannes, Jacques Monod va diriger l'Institut Pasteur.
Les apports de Jacques Monod à la biologie moléculaire auront été immense. Intéressé par la génétique des micro-organismes depuis son séjour aux Etats-Unis, il amis en évidence l'existence d'une molécule servant de lien entre le génome (ADN) et les protéines : l'ARN messager. Avec François Jacob, corécipiendaire du prix Nobel en 1965, il démontre la notion d'opéron dans les bactéries, l’opéron étant une unité génétique composée de plusieurs gènes dont l'expression est régulée par le même promoteur.
En 1965, Jacques Monod, avec Jean-Pierre Changeux et Jeffries Wyman, a également été à l’origine du concept d'allostérie, un mode de régulation majeur des enzymes, dans un article publié dans le Journal of Molecular Biology.
Jacques Monod, François Jacob et André Lwoff ont obtenu le Prix Nobel pour avoir mis en évidence que l’ADN est le point de départ des réactions biochimiques qui, par l’intermédiaire de l’ARN, produisent les protéines nécessaires à la vie des cellules. Pour Monod, l’ADN a le rôle primordial d'un centre de commande dans le métabolisme cellulaire. Avec François Jacob, il est un de ceux qui ont popularisé l'idée qu'un programme génétique est censé diriger la vie et le développement des êtres vivants.
En 1970, François Jacob a publié son seul ouvrage non scientifique « Le Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne », qui sera un très grand success de librairie. Il y écrit : « Il faut ajouter enfin, et ce point est d’une très grande importance, que le mécanisme de la traduction est strictement irréversible. Il n’est ni observé, ni d’ailleurs concevable, que de "l’information" soit jamais transférée dans le sens inverse, c’est-à-dire de protéine à ADN. Cette notion repose sur un ensemble d’observations si complètes et si sûres, aujourd’hui, et ses conséquences en théorie de l’évolution notamment, sont si importantes, qu’on doit la considérer comme l’un des principes fondamentaux de la biologie moderne ».
Avant de conclure cet essai sur le destin de l’humanité par cette forte sentence : « L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. A lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. »
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