Il était déjà contre-indiqué chez les femmes en âge de procréer et lors de la grossesse : le thiocolchicoside l’est désormais chez les hommes, et une contraception doit être maintenue un à trois mois après l’arrêt du traitement, pour éviter tout risque génotoxique sur le fœtus, selon de nouvelles recommandations diffusées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le thiocolchicoside est un relaxant musculaire, utilisé chez les plus de 16 ans en tant que traitement d'appoint des contractures musculaires douloureuses, en particulier pour des affections aiguës liées à la colonne vertébrale. Dans un courrier envoyé aux médecins et pharmaciens *, l’ANSM rappelle que le thiocolchicoside (par voie orale et intramusculaire) est contre-indiqué pendant la grossesse, au cours de l’allaitement, chez les femmes en âge de procréer n’utilisant pas de contraception. Une décision sanitaire à la suite de la mise en évidence d’un risque de génotoxicité.
Altération de l’ADN des gamètes
Des études chez l’animal, réalisées à des concentrations proches de celles observées chez l’homme lors de l’administration par voie orale du thiocolchicoside aux doses maximales recommandées (16 mg par jour répartis en deux prises de 8 mg) ont montré que l’un de ses métabolites induit une aneuploïdie et donc altère l’ADN des gamètes mâles et femelles. À la clef, un surrisque de tératogénicité, d’embryo-foetotoxicité, d’avortement spontané et d’altération de la fertilité masculine. L’aneuploïdie est aussi un facteur de risque potentiel de cancer, d’autant plus lorsque l’exposition est sur une longue durée.
Pour éviter le risque génotoxique, une contraception efficace doit être maintenue après l’arrêt du traitement pendant un mois pour les femmes et trois mois pour les hommes, lit-on. Le thiocolchicoside est aussi contre-indiqué chez les hommes, en l’absence de toute contraception efficace. Et hommes comme femmes doivent être informés de la nécessité d’une contraception efficace pendant toute la durée du traitement par thiocolchicoside et donc, les mois suivants aussi.
Pour accompagner les professionnels de santé, des documents de réduction du risque (guide professionnels de santé et note d’information des patients) sont disponibles sur les sites internet des laboratoires commercialisant des spécialités contenant du thiocolchicoside, est-il précisé.
*Rhumatologues, médecins généralistes, médecins du sport et de médecine physique, gynécologues, internistes, orthopédistes, médecins de médecine physique et de réadaptation, centres de rééducation fonctionnelle, pharmaciens d’officine et hospitaliers
Maladie de Charcot : les troubles du sommeil précéderaient l’apparition des symptômes moteurs
Recherche
Cohorte ComPaRe : cinq ans d’enseignements tirés des patients
Traiter l’obésité pédiatrique améliore la santé cardiométabolique à long terme
Moins d’épisiotomies ne signifie pas plus de lésions des sphincters de l’anus