Les antiviraux chimiques actifs précocement contre le SARS-CoV-2 par voie orale n’ont pas encore dit leur dernier mot. Pfizer vient de confirmer les performances de son Paxlovid, association de nirmatrelvir (un inhibiteur de protéase SARS-CoV-2-3CL) et de ritonavir.
Pour rappel, il y a un peu plus d’un mois, le laboratoire avait annoncé que son candidat médicament, administré par voie orale dans les 3 à 5 jours d’une infection à SARS-CoV-2 de forme encore légère ou modérée, permettait de réduire de 89 % le risque d’hospitalisation ou de décès chez des patients pourtant à risque de forme grave. Il ne s’agissait cependant encore que d’une analyse intermédiaire d’un essai de phase 2/3, qui restait à confirmer.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’entreprise indique que c’est désormais chose faite et dévoile des données portant sur la totalité des participants aux essais, soit plus de 2 200 volontaires, détaille l’AFP.
Près de 90 % d'efficacité
Résultat : conformément aux premiers chiffres annoncés, le Paxlovid aurait, dans cette analyse finale de l’essai, « réduit le risque d'hospitalisation ou de décès […] de 88 % par rapport au placebo chez les patients traités dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes ». Ainsi, parmi les participants de l’essai, seuls 0.7 % de ceux qui avaient reçu le candidat médicament auraient été hospitalisés dans les 28 jours suivant la randomisation – contre 6.5 % de ceux qui avaient reçu un placebo. Dans le même esprit, aucun décès n’aurait été signalé jusqu’à j 28 chez les volontaires ayant reçu le Paxlovid, contre 12 (1.2 %) dans le groupe contrôle.
Le bénéfice serait même plus important pour les sujets les plus vulnérables aux Covid-19. « La réduction du risque relatif était de 94 % chez les patients âgés de 65 ans ou plus », souligne Pfizer.
En outre, cette nouvelle analyse aurait confirmé la capacité du candidat médicament à réduire la charge virale. « Paxlovid a réduit la charge virale d'environ 10 fois, ou 0,93 log 10 copies/mL, par rapport au placebo, indiquant une activité robuste contre le SRAS-CoV-2, [avec] ce qui représente la plus forte réduction de charge signalée à ce jour pour un agent Covid-19 oral », avance le fabriquant.
Le tout pour un profil de sécurité rassurant. « Les événements indésirables liés au traitement étaient comparables entre Paxlovid (23 %) et le placebo (24 %), et la plupart étaient d'intensité légère », plaide le laboratoire.
Le molnupiravir devancé
Pour rappel, pour le molnupiravir, antiviral anti-SARS-CoV-2 par voie orale de Merck Sharp & Dohme (MSD), si des résultats préliminaires avaient trouvé une efficacité de 50 %, des travaux complémentaires avaient, selon le fabriquant, révélé que le candidat médicament ne permettait d’éviter qu’un tiers des évolutions vers des formes graves.
Si bien qu’en fin de semaine dernière, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée en défaveur d’une autorisation d’accès précoce à ce médicament en France. Un avis suivi hier par le gouvernement, malgré des précommandes de 50 000 doses – qui devaient arriver début décembre. Ce matin, l’Agence européenne du médicament (EMA), qui avait initialement encouragé les États membres à utiliser le molnupiravir avant toute AMM, a aussi indiqué qu’elle se repenchait sur cette décision à la lumière des nouvelles données communiquées par MSD.
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