« La situation est tendue et inquiétante », annonce Olivier Véran dans sa conférence de presse du jeudi 11 mars. En cause, le variant anglais, beaucoup plus contagieux, remplace de plus en plus la souche originelle (67 %) alors que les variants brésilien et sud africain représentent 6 % des contaminations. Par ailleurs, alors que le nombre de contaminations reste constant aux alentours de 21 000 en moyenne par jour, le nombre d’entrées en lits de réanimation continue d’augmenter. Pour l’instant, il est de 1 080 en Île-de-France. Le moment du pic n’est pas encore connu. Mais la perspective de monter jusqu’à 1 500 patients en lits de réanimation en Île-de-France est plausible. À noter, le taux d’occupation de ces lits est supérieur à 85 % et les patients Covid représentent 80 % de ces occupants. Au total, le nombre de lits de réanimation dépasse déjà les 4 000. Olivier Véran a aussi rappelé l’hétérogénéité de l’épidémie : en Île-de-France, l’incidence est en moyenne de 350 cas/100 000 habitants. Mais elle dépasse les 400 cas dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le taux est de 44 tandis que les Alpes Maritimes atteignent le chiffre de 472.
Comment remédier à cette situation et échapper au confinement ? Le transfert des patients va s’accélérer notamment à partir de la région Île-de-France. « Des dizaines, voire des centaines auront lieu », assène Olivier Véran. Depuis le début de la crise, 1 500 transferts ont déjà été réalisés. La déprogrammation va également se poursuivre. Enfin, l’appel au privé va être renforcé pour les hospitalisations.
Autre moyen de s’en sortir, la vaccination. Ce jeudi 11 mars, 286 000 Français ont été vaccinés. Au total, 4 545 000 personnes ont reçu leur première dose et 2 565 000 leurs deux doses. Le week-end dernier, 500 000 personnes ont été vaccinées. La mobilisation tous azimuts dans les centres de vaccination se poursuivra le week-end prochain. 100 000 doses Pfizer supplémentaires sont attendues pour les régions les plus impactées, à savoir l’Île-de-France, les Hauts de France et Paca.
Concernant le vaccin AstraZeneca dont la vaccination a été suspendue au Danemark, en Norvège et en Autriche pour des raisons de troubles de la coagulation, Olivier Véran s’est voulu rassurant : « Seules 30 personnes ont rencontré ces problèmes sur 5 millions d’Européens vaccinés. » Selon l’Agence du médicament européenne, il n’existe pas de surrisque statistique. L’Agence française (ANSM) l’a suivie sur ce point. D’ailleurs, la Grande-Bretagne poursuit sa campagne vaccinale. 760 000 doses arrivent très prochainement dans les officines. 15 000 officinaux sur 18 000 se sont en effet portés volontaires pour vacciner.
Quant à la polémique des médecins libéraux qui craignaient de ne pas recevoir les doses cette semaine, le ministre de la Santé s’est voulu rassurant. Ils seront bien livrés. Toutefois, Olivier Véran manque de visibilité quant aux arrivées de doses AstraZeneca qui diminuent de semaine en semaine. Implicitement le ministre demande au laboratoire de respecter ses engagements.
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