Quelle est la situation actuelle des Padhue ?
Ils se trouvent dans un engrenage administratif : les deux procédures qui leur permettent d'obtenir les autorisations d'exercice sont complètement bloquées.
Quelle est la première procédure ?
La première appelée procédure “Stock” a été introduite de façon transitoire par la loi du 24 juillet 2019 dans le cadre de Ma Santé 2022 : les praticiens non-médecins (chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes) ont déposé des dossiers auprès du Centre national de gestion. Les praticiens médecins pour leur part devaient le déposer auprès des ARS afin qu'ils soient étudiés dans les commissions régionales d'autorisations d'exercice puis qu'ils soient transférés en commissions nationales au niveau du CNG. Seulement, alors que le dépôt des dossiers a débuté le 2 novembre 2020 et s'est terminé le 31 octobre 2021, les dossiers stagnent au niveau des ARS, avec parfois des délais jusqu'à 12 mois sans aucune nouvelle. Les commissions régionales ne se réunissent pas. A ce jour les PADHUE vivent dans l’incertitude totale.
Quelle est la deuxième procédure ?
Ce sont les épreuves de vérification des connaissances (EVC) qui est un concours écrit organisé annuellement par le CNG. Auparavant, les lauréats devaient faire un parcours de consolidation des connaissances pendant trois ans dans des stages différents. À la fin de son parcours, le lauréat présente son dossier à la commission nationale d'autorisation d'exercice du CNG. Or les commissions se réunissent très rarement, il peut arriver qu'il n'y en ait pas pendant deux ans.
Quel est le changement opéré cette année ?
Cette année, les lauréats ne doivent faire que deux années de parcours de consolidation ; certes des postes leur ont été ouverts, mais les règles ont changé. Le Padhu n'a plus de mobilité et est attaché au même service pendant deux ans. Pire, le nouveau statut de praticien associé ne lui accorde aucun jour de formation, ce qui ne l'autorise pas à faire de stage supplémentaire. Or le fait que le Padhue ne puisse pas quitter son établissement est en contradiction avec le fait que dans certaines maquettes il doive réaliser différents stages dans plusieurs services. Par exemple, des postes ont été ouverts pour des généralistes dans des services de psychiatrie, ce qui leur interdit de faire leurs stages obligatoires pour leur spécialité dans des services d'urgences, de gynécologie, etc.
Quid de l'avenir proche des Padhue ?
Leurs terrains de stage sont non validants, ils ne bénéficient plus de mobilité et les recrutements de gré à gré s'arrêtent. Pourtant, à partir du 31 décembre 2022, toutes les autorisations d'exercice s'arrêtent. Pire, tous les Padhue passent au statut de praticien associé qui est en mode dégradé.
Comment réagissent les autorités ?
En 2019, nous avions prévenu la tutelle qui n'a pas su anticiper. Sur le terrain, c'est catastrophique : des familles sont menacées, des établissements se vident de leurs praticiens. Les autorités se sont enfermées dans des décrets tellement irréalistes qu'elles ne savent plus comment faire pour rectifier le tir. Elles sont en train de chercher des solutions en urgence pour les lauréats des EVC.
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