On sait que la metformine passe la barrière placentaire, avec des concentrations plasmatiques néonatales similaires voire supérieures à celles de la mère. Pour autant, son utilisation chez la femme enceinte est-elle dangereuse pour l’enfant à naître ? Une étude du BMJ tend à répondre par la négative en montant qu’une exposition au 1er trimestre de grossesse n’est liée à aucune augmentation du risque global de malformations congénitales.
Ce travail a passé au crible les données de la base Euro mediCAT concernant 53 689 nourrissons présentant des anomalies congénitales. Parmi ces enfants, 168 avaient été exposés à de la metformine pendant le premier trimestre. De façon globale, la fréquence de l’exposition n’était pas plus importante que l’on considère les anomalies non génétiques (donc potentiellement liée à un facteur de risque environnemental comme la prise de metformine) ou les anomalies génétiques (groupe contrôle) (odds ratio 0,84). La seule différence significative portait sur les atrésies valvulaires pulmonaires (OR 3,54).
Même si « une surveillance supplémentaire est nécessaire pour le suivi du signal cardiaque, ces résultats sont rassurants compte tenu de l'utilisation croissante de la metformine pendant la grossesse », concluent les auteurs.
Au Royaume-Uni, les recommandations du NICE de 2008 ont en effet ouvert la porte à l’utilisation de metformine chez la femme enceinte, pour le traitement du diabète gestationnel ou du diabète de type 2 si le rapport bénéfice risque est jugé favorable. En France, la HAS, la société francophone du diabète et le CNGOF jouent la carte de la prudence et ne préconisent que le recours à l'insuline dans ce cadre. Le CRAT est moins catégorique « estimant que l’utilisation de la metformine est possible quel que soit le terme de la grossesse si les spécialistes prenant en charge la patiente le jugent pertinent ».
Outre le diabète gestationnel, certaines équipes utilisent aussi la metformine dans la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques « et la poursuivent en début de grossesse, voire toute la grossesse », souligne le CRAT.
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