Qu’en est-il des effets indésirables des médicaments utilisés dans la prise en charge du Covid-19 ? Alors que plusieurs molécules ont émergé dans cette indication, l’ANSM publie un nouveau bilan.
Aucun signal confirmé pour les traitements spécifiques
Concernant les médicaments spécifiques bénéficiant d’autorisations réglementaires, les données sont plutôt rassurantes. Les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Paris Pitié-Salpêtrière et de Toulouse se sont penchés sur tous les signalements reçus jusqu'au 31 mai et concernant soit les anticorps monoclonaux Evusheld, Xevudy, Ronapreve, soit l’antiviral anti-SarsCoV-2, Paxlovid.
Toutes ces déclarations ont été passées au crible. Que ce soit pour les anticorps monoclonaux ou pour le Paxlovid, « aucun signal n’a été confirmé à ce jour », résume l’ANSM.
Comme le rappellent les deux CRPV, des signaux potentiels à type d’événements cardiovasculaires et événements thromboemboliques veineux sont par contre déjà sous surveillance pour l’Evusheld. Ainsi, « la prudence s’impose avant d’envisager son administration chez les patients à haut risque d’évènements cardiovasculaire » et « les patients devront être avertis des premiers symptômes d’évènements cardiovasculaires (notamment douleur thoracique, essoufflement, malaise.) et de consulter immédiatement un médecin en cas d’apparition de ces symptômes ».
Pour les trois autres molécules le bilan fait état « d’évènements déjà sous surveillance » ne constituant pas pour autant un signal. À savoir : réaction à la perfusion, diarrhées et embolie pulmonaire pour le Xevudy ; risque cardiovasculaire et thromboembolique, œdème aigu du poumon et mort subite pour le Ronapreve et interactions médicamenteuses pour le Paxlovid.
Un mésusage qui persiste pour l'ivermectine, l'azithromycine et l'hydroxychloroquine
S’agissant des médicaments utilisés sans autorisation, « le nombre de cas notifiés d’effets indésirables continue à diminuer sur la période », résume l’ANSM. Au total, en date du 31 mai, 788 cas avaient été déclarés depuis le début du suivi.
Ces derniers ont été analysés par le CRPV de Dijon. Cet exercice n’a mis en évidence aucun nouveau signal ou événement à surveiller et le profil des effets indésirables observés était similaire aux bilans précédents (avec notamment un signal de cardiotoxicité avec l’hydroxychloroquine seule ou en association).
Or « malgré les données n'ayant pas mis en évidence d'effet bénéfique en traitement curatif ou prophylactique du Covid-1, le mésusage concernant l'ivermectine, l'azithromycine et l'hydroxychloroquine persiste ».
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