À l'hôpital comme en ville, on aurait pourtant besoin d'infirmiers en pratiques avancées. Mais le succès de cette nouvelle profession n'est pas au rendez-vous. En cause notamment le manque de formation et d'accompagnement de ces professionnels de santé. Selon le dernier rapport qui vient d'être publié par l'Igas "Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé", seuls 1 700 infirmiers en pratiques avancées (IPA) seront formés en juillet 2022 alors que les objectifs depuis les premiers promus en 2019 étaient d'atteindre l'objectif de 5 000 IPA d'ici à 2024. Quelle est l'origine des candidats ? La majorité sont issus de la formation professionnelle et une minorité de la formation initiale. Concernant les 730 effectifs accueillis en première année 2020-2021, 480 font de l'exercice hospitalier (65 %), 107 proviennent de l'exercice libéral (14 %) et 60 des maisons de santé (8 %). Pourquoi de telles différences ? Les coûts de formation continue sont très hétérogènes : alors que l'inscription en formation initiale est de 243 euros à Sorbonne Universités, celle en formation continue varie de 1 400 euros par année (prise en charge individuelle) à 5 000 euros (prise en charge institutionnelle). Autre raison, pour les infirmiers libéraux c'est la double peine : non seulement les coûts pédagogiques sont à leur charge, mais la formation se traduit par deux années d'activité réduite, ce qui implique pour eux une baisse très significative de leurs revenus. Les aides financières apportées par les ARS (10 600 euros en moyenne par an) ne suffisent pas pour compenser ces pertes. Quant aux infirmiers salariés, certes leurs frais d'inscription et le maintien de leur rémunération sont pris en charge par leur employeur. Mais pour les petits établissements hospitaliers et médico-sociaux, la facture est trop lourde, d'autant qu'ils doivent embaucher pour remplacer les infirmiers en formation. Pire, la montée en puissance du dispositif des études promotionnelles financées par l'ANFH qui rembourse le traitement à l'établissement est certes en forte augmentation (+131,5 %). Mais seuls 625 DE IPA en ont bénéficié en 2020 (versus 52 en 2018 et 270 en 2019). Enfin, des financements spécifiques ont été apportés par 5 ARS. Mais là encore ces financements ne sont pas prioritaires par rapport aux métiers en tension.
Voir ici le rapport.
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