Brève

Le médecin de campagne, le dernier moine

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Publié le 20/10/2016

visuel Médecin de campagne
Crédit photo : Frédéric Mignard

Les héros d’aujourd’hui sont loin des lumières de la ville. Derniers remparts contre la fin de tout lien social, ils sont en (terre) de mission de service public. Pour illustrer cet engagement, Thomas Lilti, ancien MG remplaçant, a opté pour la figure du médecin de campagne, disponible 24 heures 24. Son personnage incarné par François Cluzet, une nouvelle fois magistral, a tout sacrifié, y compris sa vie familiale, à son sacerdoce. Son métier sera-t-il même plus important que sa santé ? C’est en tout cas l’interrogation qui plane au début du film. D’autant que la première rencontre avec une éventuelle remplaçante interprétée par Marianne Denicourt ne produit pas des étincelles. Humain avec ses patients, il se livre à un bizutage en règle avec sa jeune consoeure. Difficile, il est vrai, de transmettre lorsque l’on n’a pas envie de lâcher prise. Le scénario n’oublie pas au passage de traiter les dossiers d’actus chauds. Les maisons de santé pluridisciplinaires ne seraient peut-être pas la panacée aux déserts médicaux. Et la fin de vie à domicile exige pour le moins une mobilisation de tous les instants. (Trop) optimiste, le message relève à certains moments du film à thèse. Il y échappe in fine grâce à ce portrait de médecin à la fois tendre et solitaire, ouvert aux autres et s’oubliant un peu lui-même. Tous les médecins s’y reconnaîtront-ils un peu, beaucoup ?